Fratelli d’Italia : les Baresi
Derrière Franco Baresi, il y eut aussi Giuseppe, légende de l’Inter et joueur de la Nazionale. Découvrez cette fratrie au sommet du football italien à la fin du 20e siècle.
Tout le monde connait Franco Baresi, l’un des plus beaux palmarès du football italien et à la carrière incroyable, puisque uniquement passée à l’AC Milan. Franco nait en 1960 à Travagliato, petite ville collée à Brescia et située en Lombardie. Comme tout jeune talentueux, dont les prédispositions se sont confirmées en se frottant des années à son grand frère, il frappe aux portes des grands clubs de la région.
L’Inter et l’Atalanta le recalent, le jugeant trop frêle, tandis que l’AC Milan l’accepte après son… troisième essai. À 14 ans, c’est le début d’une histoire d’amour qui en durera 23.
La fidélité de Franco Baresi
Celui qui n’est pas encore « Il Capitano » fait ses débuts en pro à 17 ans avant d’être titularisé par son maître, Nils Liedholm, un an plus tard. Libéro au physique discret, reconnaissable avec sa chevelure ondulée et sa mâchoire carrée, il apprend très vite à utiliser sa vision, son sens de l’anticipation et son charisme auprès de ses coéquipiers pour s’imposer comme un élément essentiel de Milan.
Après un titre en Serie A en 1979, il connait par deux fois la relégation au début des années 1980 (pour l’affaire du Totonero puis de manière purement sportive). Néanmoins, Franco Baresi reste fidèle à son club et acquiert son statut de légende.
Palmarès monstrueux
Sa fidélité sera d’ailleurs récompensée. Comme le club, il profite du rachat par Silvio Berlusconi pour voir arriver Arrigo Sacchi aux manettes et rouler sur l’Europe au tournant des années 1980-1990. Avec l’AC Milan, Franco remporte entre autres six Scudetti, trois Ligue des champions et trois Supercoupes d’Europe. Fait rare pour un défenseur, il atteint la deuxième place du Ballon d’Or en 1989.
En fin de carrière et alors que Paolo Maldini a pris la relève derrière, l’AC Milan lui fait l’honneur suprême : le mythique numéro 6 de Franco Baresi ne sera plus jamais attribué.
Histoire contrariée avec les Azzurri
Son histoire avec la Nazionale est plus compliquée. Malgré ses 81 sélections et son titre de champion du monde en 1982 (il ne joue aucun match durant la compétition, Bearzot lui préférant Scirea), Il Capitano connait une traversée du désert internationale de quatre ans. Non sélectionné à la Coupe du monde 1986, il lui faut attendre 1987 pour un retour en force avec la prise en main des Azzurri par Azeglio Vicini, qui l’intronise capitaine.
Par la suite, il terminera troisième de l’Euro 1988, troisième de la Coupe du monde 1990 et perdra la terrible finale mondiale de 1994 malgré une prestation folle : un match solidissime (salué par un 9 dans la presse) mais conclu par un raté pour entamer la séance de tirs au but fatale.
Giuseppe, le grand frère intériste
Le destin de Giuseppe Baresi est lié à celui de Franco. Parce que c’est son frère, évidemment, mais également parce que contrairement à Franco, Giuseppe a réussi à se faire accepter par l’Inter Milan.
De deux ans plus âgé, « Beppe » met plus de temps à percer. Il débute d’ailleurs seulement quelques mois avant Franco en professionnel. Mais Giuseppe possède quelque chose qui manquera cruellement à Franco : sa polyvalence. Giuseppe peut joueur défenseur central, libéro ou milieu de terrain, son poste de prédilection, tandis que son frère ne veut pas évoluer plus haut. Cela causera sa traversée du désert avec l’Italie.
Plus de victoires pour Beppe…
En 1977, Giuseppe, dont la ressemblance avec Franco est frappante, ne sait pas que son frère deviendra un capitaine légendaire de l’AC Milan, et qu’il en sera de même pour lui dans les rangs de l’ennemi intériste. Le frère aîné passe 15 ans chez les nerazzurri, jusqu’en 1992, où il ne remporte « que » cinq trophées majeurs : deux Scudetti, deux Coupes d’Italie et une Coupe UEFA.
Si Franco domine son frère en terme de palmarès, Beppe l’emporte d’une courte tête pour ce qui est des confrontations directes. Les deux capitaines s’opposent à 23 reprises dans leur vie professionnelle, pour neuf victoires de l’Inter, sept du Milan et sept nuls.
La carrière internationale de Beppe sera moins exceptionnelle que celle de son petit frère, bien qu’honorable : 18 sélections, une participation à l’Euro 1980 et au mondial 1986. Fait marquant : les deux ne connaitront aucune sélection simultanée, si ce n’est à cinq reprises avec les équipes de jeunes en 1979 et 1980.
… Et une reconversion réussie
À la fin de leur carrière, les deux frères connaissent des parcours différents… en grande partie dans leur club de toujours (on pardonne à Giuseppe ses deux dernières années sur les terrains avec Modène). Alors que Franco tente une brève aventure de directeur sportif à Fulham et d’entraîneur des jeunes chez les rossoneri avant d’endosser un rôle plus honorifique, Beppe s’attache à du concret.
D’abord dans le secteur jeune de l’Inter, couronnés par plusieurs titres remportés avec la Primavera, puis en tant qu’adjoint de Mourinho à partir de 2008. Et oui ! Giuseppe Baresi est bien présent lorsque l’Inter Milan réalise son triplé incroyable en 2010, avec notamment la victoire en Ligue des champions.
Si en tant que joueur Franco aura encore plus gravé son nom dans l’histoire du football, Giuseppe pourra se targuer de remporter le duel fraternel de l’héritage : sa fille, Regina Baresi, buteure, aura marqué plus de 115 buts avec l’équipe féminine de… l’Inter Milan, bien évidemment.
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