Ce qu’il restera de Chiellini
Il est encore sous contrat avec la Juventus, n’a pas fixé la date de sa retraite, mais Chiellini ne devrait plus faire long feu sur les terrains de football. À 37 ans, le défenseur enchaîne les indisponibilités, joue moins et s’oriente logiquement vers la sortie. Au moment du départ, chacun gardera des souvenirs de Chiello. Nous avons fait notre sélection.
Le Roi
Capitaine de l’Italie lors de l’Euro 2020 gagné par la Squadra Azzurra, Chiellini aura enfin gagné un titre avec l’équipe nationale, avec laquelle il a largement dépassé les 100 sélections (114 en janvier 2022). En patron, en taulier, en muraille. Dès le lendemain, ses coéquipiers ne se trompent pas : ils lui apposent une couronne sur la tête. Le Re Giorgio.
Le « tais-toi »
Sprinter 30 mètres vers son but, coller un énorme tacle (fautif) en bout de course à Cristiano Ronaldo époque Real Madrid, se relever, et lui faire le signe avec la main de se taire, alors que ce dernier se plaint à l’arbitre. Un classique de Chiellini, capable de nier l’évidence et adepte du trasktalking envers ses adversaires. Jouissif (quand il est dans votre équipe).
La main contre l’AS Monaco
22 avril 2015. Monaco reçoit la Juventus en quart de finale aller de la Ligue des champions. Dès la première minute de jeu, Chiellini glisse, perd le ballon et Moutinho file en direction du but. Le réflexe de l’Italien ? Sortir son meilleur plongeon et intercepter la balle de la main, façon contre en NBA. Carton rouge 100% évident ? Seulement un jaune dégainé par l’arbitre, face à un Chiellini jouant à fond son image d’innocent interloqué, quasiment niais. Après la rencontre, il ironisera : « Ne vous inquiétez pas, vous êtes entre de bonnes mains. »
Saka retenu par le col
Angleterre-Italie, finale de l’Euro 2020, temps additionnel, 95e minute, 1-1. Bukayo déborde côté gauche et prend Chiellini de vitesse. Un face à face avec Donnarumma parait inévitable. Chiellini se sacrifie et attrape le jeune gunner par le col. Un geste devenu instantanément mythique… et seulement sanctionné d’un jaune, une fois de plus.
Le bandage autour du crâne
Opta fera-t-il un jour la stat du nombre de matches joués par Chiello avec un bandage sur la tête ? Toutes ces rencontres au fil de sa carrière auront encore augmenté l’image d’un joueur combattif, capable de se sacrifier à tout moment et ne reculant devant rien. De quoi impressionner certains adversaires ?
Le sourire de dément
Mots doux, fautes intelligentes, petits coups vicieux, gestes litigieux que l’arbitre n’a pas vus… Héros des interventions « à l’ancienne », pour le dire poliment, Chiellini les ponctue généralement d’un sourire à moitié fou, les yeux exorbités, à la limite de la provocation. Appréciable, de loin.
La BBC (et la BBBC)
Qui ne s’en souviendra pas ? Durant sa domination du football italien pendant la décennie 2010, la Vieille Dame n’aura jamais été aussi solide qu’avec son trio Buffon-Bonucci-Chiellini au sommet, parfois épaulé par l’incroyable Barzagli. Aura, charisme, talent, collectif, anticipation, expérience, un alliage d’une solidité folle qu’il sera difficile de retrouver.
Les dégagements en touche
Le défenseur désinhibé et sans complexe dans toute sa splendeur. Un ballon trop dur à relancer ? Une situation chaude ? Du temps à gagner ? Chiellini n’hésite pas à envoyer une énorme sacoche en touche, sourire aux lèvres, le sentiment du devoir accompli.
Les extérieurs du gauche
Brutal, capable d’envoyer des saucisses en tribunes, de mettre de contacts vicieux, Chiellini est aussi un esthète. La preuve ? Ses extérieurs du gauche léchés sortis de nulle part pour relancer ou simplement changer d’aile. Du velours. Le Quaresma italien, diront certains.
Les montées rageuses
Défenseur central ultra-complet, Chiellini n’a pas oublié sa jeunesse à sillonner l’aile gauche. Du haut de ses 37 ans, positionné dans l’axe, il peut à tout moment lancer des chevauchées glorieuses (tête semi-baissée) jusqu’au milieu du terrain adverse et rester très haut. Quel plaisir de voir Chiello aux 25 mètres de la surface adverse… Voire l’admirer marquer et se frapper le torse, célébration lui valant le surnom de Go Go Gorilla.
Chiellini, un grand homme
Chien fourbe (c’est écrit avec amour) sur le terrain, Chiellini n’a rien à voir une fois le match terminé. Détenteur d’une maîtrise en économie et commerce grâce à des études continuées pendant sa carrière, Chiello s’investit dans le projet Common Goal lancé par Mata et consistant à donner 1% de ses revenus à des oeuvres caritatives. Drôle, cultivé, presque timide et charmant, tout à fait capable d’autodérision, le vrai Chiellini est loin de la bête rôdant sur les terrains. À moins que ce ne soit le contraire ?
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