Top 5 des Italiens de Monaco

29 janvier 2017 1 Par Nicolas Basse

Des Italiens, Monaco en a connus 13. Des sur le déclin, des talentueux, des chauves, des en exil, des espoirs déchus et des escroqueries. Voici les cinq meilleurs.

5. Christian Vieri

Espérant retrouver du temps de jeu et obtenir son ticket pour la Coupe du Monde en Allemagne, Christian Vieri pose ses valises à Monaco en janvier 2006. Finie la concurrence avec les Inzaghi, Kaka et Shevchenko en feu, place à Gakpé, Chevanton (on l’aime), Gigliotti, Kapo et Di Vaio. Pas exactement le même niveau. Sur le Rocher, c’est la folie. On voit l’arrivée du bomber italien (218 buts en 400 matchs à ce moment-là) comme une bénédiction. Technique, physique, grand finisseur, il séduit et ferme les rares bouches ayant douté de son niveau (et claque un des plus beaux ciseaux de l’histoire sur la barre transversale de Lloris contre Nice, en Coupe de la Ligue). S’il ne peut empêcher Monaco de sombrer dans le ventre mou (le club finira 10ème), Vieri marque 5 buts en 11 matchs avant de subir des blessures à répétition. Des problèmes de genou mettront prématurément fin à sa saison et à ses espoirs de Mondial. Six petits mois lui auront quand même suffi pour faire admirer sa classe à la France et à nourrir un grand regret : que cette demi-saison ait été le début de la fin de sa carrière.

4. Andrea Raggi

Avec Dirar, Subasic et Germain, il fait partie des quatre derniers joueurs encore présents au club ayant participé à la remontée de l’AS Monaco en L1 en 2013. Une aventure à laquelle il contribua grandement en occupant tous les postes défensifs et en s’affirmant comme un des leaders de l’équipe. En 2014-2015, il découvre la Ligue des Champions et s’adapte au niveau européen sans difficulté. Depuis, Andrea Raggi a aiguisé sa calvitie, son vice et joue toujours un rôle majeur bien qu’il ne fasse plus partie des titulaires cette année. Guerrier, haranguant ses coéquipiers et célébrant chaque victoire comme un titre, l’ancien joueur de Bologne plaît à tout le monde. Joueurs, dirigeants et supporters. À 32 ans, on espère le voir rester encore à Monaco un bout de temps, l’entendre hurler depuis le banc ou le voir rentrer dégager le plus loin possible, le sourire aux lèvres.

3. Claudio Ranieri

Le renouveau de l’AS Monaco, c’est à lui qu’on le doit. Lorsqu’il arrive durant l’été 2012, le club vient de terminer huitième de Ligue 2 et l’inquiétude plane sur l’avenir de Monaco. À la tête d’un effectif improbable (Tzavellas, Kagelmacher, Wolf, Medjani, Poulsen, Ndinga, Bajrami et Ribas), le technicien italien fait le ménage et s’appuie sur quelques hommes forts : Raggi, tout juste arrivé, Subasic, Nampalys Mendy (quelqu’un a de ses nouvelles ?), Obbadi, Dirar, Ocampos, Ferreira Carrasco, Valère Germain et Ibrahima Traoré. Avec cette ossature de qualité, l’équipe produit un jeu parfois laborieux, parfois offensif, et termine championne de Ligue 2. Objectif réussi.

L’année suivante, Ranieri profite d’un mercato champagne avec les arrivées de James Rodriguez, Joao Moutinho, Ricardo Carvalho, Radamel Falcao, Anthony Martial, Jérémy Toulalan, Éric Abidal, Geoffrey Kondogbia ou encore Dimitar Berbatov qui rejoint le club durant l’hiver. Aux commandes de cet effectif doré, le Mister parvient vite à créer un collectif très fort et à construire une attaque de feu. Monaco marque beaucoup (63 buts), défend bien (31 buts encaissés), Monaco respire le football… Bref, Monaco séduit (à part en coupes avec des éliminations contre Guingamp et Reims) et son entraîneur, friand de petites phrases et d’une gentillesse infinie, fait l’unanimité. Seul problème : le record de points en une saison (80) ne permet à Monaco que de terminer deuxième, derrière un PSG intouchable. Malgré cette saison exceptionnelle pour un promu, synonyme entre autres de retour en Ligue des Champions, Ranieri et le club ne s’entendent pas pour une prolongation de contrat (le club évoque le parcours en Coupe de France décevant tandis que Ranieri fustige les projets de la direction). Qu’importe, l’entraîneur aura remis Monaco sur le droit chemin et vivra son aventure formidable à Leicester dès l’année suivante.

2. Marco Simone

Après deux bonnes saisons au PSG, Marco Simone rejoint l’AS Monaco de Claude Puel à l’été 1999 et se retrouve dans un vestiaire impressionnant : Barthez, Rafael Marquez, Willy Sagnol, Martin Djetou, John Arne Riise, Sabri Lamouchi, Marcelo Gallardo, Ludovic Giuly, David Trezeguet… Avec le départ de Victor Ikpeba pour le Borussia Dortmund, l’ancien milanais a pour tâche d’épauler le jeune Trezeguet en attaque. Un objectif parfaitement rempli lors de la première saison, puisque Simone marque 28 buts en 46 matchs, avec notamment des buts de renard et des reprises acrobatiques, et délivre 12 passes décisives ! Emmené par son quatuo offensif Gallardo-Giuly-Trezeguet-Simone, Monaco signe une des plus belles saisons de son histoire et remporte la Ligue 1. L’année suivante, l’effectif se retrouve amputé de plusieurs de ses cadres (Barthez, Sagnol, Trezeguet…). Résultat : une anonyme 11ème place et une défaite en finale de la Coupe de la Ligue. De son coté, Simone marque 16 buts et n’a rien à se reprocher. Avec l’arrivée de Didier Deschamps en août 2001, l’Italien ne joue quasiment plus, se brouille avec son coach, part en prêt à Milan, revient à Monaco et finit par résilier d’un commun accord son contrat.

Marco Simone commence une nouvelle aventure à Monaco en septembre 2011, cette fois-ci comme entraîneur. À son arrivée, le club pointe à la 18ème place de Ligue 2 et Laurent Banide vient d’être remercié. En quelques matchs, il redresse l’équipe, enchaîne une série de 10 matchs sans défaite et termine à une honorable 8ème place. Pas suffisant pour les dirigeants, qui choisissent Ranieri pour lui succéder.

1. Flavio Roma

Qui se souvient vraiment de l’arrivée de Flavio Roma à l’AS Monaco ? Pas grand monde, et c’est normal. Formé à la Lazio de Rome où il ne joue aucun match, Roma est prêté de 1993 à 1999 dans différents clubs avant de signer à Piacenza, sauvé de justesse de la relégation en Serie B. Dès son arrivée, Flavio Roma devient titutaire mais, malgré ses bonnes performances, le club termine dernier et descend en division inférieure. En 2000-2001, il prend le brassard de capitaine, réalise une superbe saison en n’encaissant qu’une vingtaine de buts, obtient la remontée du club grâce à une deuxième place au classement et se voit élu gardien de l’année en Serie B. Monaco le recrute dans la discrétion en 2001, quelques jours après l’arrivée de Didier Deschamps. Sa première saison est en demi-teinte, puisqu’il se blesse et doit partager son statut de titulaire avec Tony Silva.

Dès la saison 2002-2003, Flavio Roma dit adieu aux pépins physiques et s’impose comme titulaire indiscutable. En tout, il reste 10 ans à Monaco, de 2001 à 2014, avec une parenthèse de trois saisons à l’AC Milan de 2009 à 2012. Pendant toutes ses années monégasques, Roma gagne une Coupe de la Ligue (2003), termine deux fois vice-champion de France, remporte la Ligue 2, porte trois fois les couleurs de la Nazionale et s’impose comme un des meilleurs gardiens de la décennie en Ligue 1. Calme, discret, régulier, Flavio Roma fait partie des grandes figures du club. Mais plus que tout, il est un des grands artisans du « périple rouge », l’épopée monégasque en Ligue des Champions 2003-2004. Avec Plasil, Rothen, Bernardi, Morientes, Giuly, Evra et autres Squillaci, il vit une aventure unique, autant sportive qu’humaine, permise par un Didier Deschamps au summum de son art de meneur d’hommes. En 2014, après 249 matchs de bons et loyaux services et jamais vraiment considéré à sa juste valeur en Italie, il fait ses adieux au Stade Louis II et à sa carrière de footballeur.

Ils auraient pu en faire partie :

  • Marco Di Vaio : malgré sa classe et son palmarès, c’est un Di Vaio en petite forme qui reste en Principauté de 2005 à 2007. En 35 matchs, il marque 8 buts et s’impose surtout comme un leader technique et tactique plutôt que comme le buteur attendu.
  • Francesco Guidolin : avant de devenir un des fusibles préférés de Zamparini à Palerme, Guidolin a, entre autres, entraîné l’AS Monaco durant la saison 2005-2006. Après le départ de Didier Deschamps et l’intérim de Jean Petit, l’Italien prend les rênes de l’équipe en octobre. Dans un club chamboulé et avec un effectif amputé d’Evra et d’Adebayor lors du mercato hivernal, il mène Monaco en demi-finale de Coupe de la Ligue et termine 10ème du championnat avant de partir pour la Sicile.
  • Henri Alberto : le gardien de but titulaire de 1956 à 1960. Durant cette période, il joue 101 matchs avec l’ASM et remporte le premier trophée du club : la Coupe de France 1960.
  • Angelo Grizzetti : peu de monégasques le connaissent, et pourtant ! Il s’agit tout simplement de l’entraîneur qui mène pour la première fois Monaco en D1 française après une saison 1952-1953 terminée à la seconde place de D2. Cette année aura été la seule de l’entraîneur à la tête de l’ASM.

Ils n’auraient pas pu en faire partie :

  • Christian Panucci : l’arrière droit joue à peine 15 matchs en 12 mois à Monaco. Avec deux Ligues des Champions au palmarès, l’international italien déçoit, semble peu investi et se repose sur le Rocher avant d’enquiller 8 saisons à la Roma.
  • Morgan De Sanctis : il n’est pas méchant, l’ancien gardien de l’Udinese et de Naples. Mais depuis son arrivée en tant que doublure de Subasic à l’été 2016, il n’a joué que 4 matchs. Pas assez pour marquer qui que ce soit.
  • Stephan El Shaarawy : prêté avec option d’achat par l’AC Milan, le « pharaon » devait se relancer en Ligue 1 et sa venue en excitait plus d’un. Pari raté pour le joueur et pour le club, avec seulement 3 buts en 24 rencontres jouées et un apport très limité dans le jeu. Intelligemment, Monaco ne lui fit pas jouer un 25ème match, qui aurait été signe de levée automatique de l’option d’achat fixée à un peu moins de 20 millions d’euros.
  • Joseph Dayo Oshadogan : défenseur central présent de 2003 à 2005 dans l’effectif monégasque. Tellement fort qu’il jouera seulement 8 matchs en deux saisons et partira dans le plus grand anonymat pour les divisions inférieures italiennes (et un détour en Pologne), procurant un soulagement infini aux supporters.