Les 5 défis du foot italien en 2022

Les 5 défis du foot italien en 2022

30 décembre 2021 1 Par Nicolas Basse

Nouvelle année et nouvelles épreuves pour les clubs de Serie A, le foot féminin mais surtout pour la Squadra Azzurra. Voilà pourquoi 2022 s’annonce chaud de l’autre côté des Alpes.


Les barrages de l’angoisse


Dans son groupe de qualification à la Coupe du monde 2022, la Nazionale aura commis quatre petits faux-pas en huit rencontres. Nuls à domicile contre la Bulgarie, en Suisse, à la réception des Helvètes (avec ce pénalty de Jorginho pour le 2-0, repoussé et relançant le match) et enfin, lors de la dernière journée, ce 0-0 en Irlande du Nord. Un score permettant à la Suisse de s’emparer de la première place du groupe et envoyant l’Italie en barrages. L’Euro a-t-il eu un impact sur les performances des hommes de Mancini ? Les quatre nuls ont eu lieu après le sacre continental, avec une équipe fatiguée et sans idée offensive, loin du festival d’été.

Et maintenant ? Une demi-finale de barrage contre la Macédoine du Nord du Napolitain Eljif Elmas – mais sans la légende Goran Pandev, en retraite internationale – le 24 mars. Avant une hypothétique finale face au Portugal (ou la Turquie) cinq jours plus tard. L’Italie aime-t-elles les barrages ? Vraiment pas. Est-elle encore traumatisée par l’élimination de la Coupe du monde 2018 ? Tout à fait. Le spectre d’un CR7 en mode commando pour sa dernière mission, éliminant la Nazionale, rôde-t-il déjà ? Oui.

Une non-participation à la compétition au Qatar renverrait l’Italie plusieurs années en arrière et risquerait de mettre un terme au projet de Mancini. Il faudra prouver que la Squadra Azzurra fait partie des toutes meilleures, pour ne pas remonter dans le train des montagnes russes.


Finale européenne ?


Le foot italien aura aussi la pression au niveau des clubs en 2022. Là où l’Atalanta (face au Real), Milan (contre MU), la Juve (par Porto…) et la Lazio (balayée par le Bayern) étaient éliminés dès les huitièmes de finale en 2020-21, seule l’AS Roma réussissait à atteindre un stade plus avancé : les demies en Europa League. Sortie par Manchester United au printemps dernier, la Louve a parfaitement inauguré la nouvelle Conference League cette saison, terminant première de son groupe et s’assurant une place en huitièmes de finale. Là où leurs plus gros adversaires s’appellent Copenhague, Rennes, le PSV, Bâle, l’OM et le Fenerbahçe, José Mourinho et ses hommes peuvent espérer aller loin. Rendez-vous fin mars pour la suite.

D’autres écuries de Serie A encore en lice peuvent-elles porter haut les couleurs de l’Italie ? Naples et la Lazio ont hérité du Barça et de Porto en barrages pour les 16e d’Europa League (mi-février). Pas évident, tandis que l’Atalanta bénéficie d’un tirage plus clément avec l’Olympiakos. Et en Ligue des champions ? Un gros défi pour l’Inter Milan de Simone Inzaghi qui affrontera Liverpool (aller mi-février), alors que la Juve peut retrouver les quarts si elle se défait de Villarreal. Sur le papier, c’est à sa portée.

Les six équipes transalpines doivent viser haut. Après la finale 2020 perdue de l’Inter en EL (contre Séville) et celle de la Juve en 2017, écartelée 4-1 par le Real Madrid en Ligue des champions, il serait de bon ton pour l’Italie de placer à nouveau une équipe au sommet en Europe.


Racisme : LA mesure forte attendue


« Les expulser des stades et ne jamais les laisser y revenir ! » C’est par ces mots que Gabriele Gravina, président de la fédération italienne de football, réagissait à de nouvelles insultes racistes de « supporters » visant des joueurs en Serie A en octobre dernier.

Maignan, Koulibaly, Kessié, Bakayoko… Les incidents ont été nombreux en 2021 et des mesures individuelles sont attendues rapidement. Avec, comme le souhaiterait Gravina, la possibilité de bannir à vie des stades certaines personnes. Une idée devenue réalité pour le foot italien en 2022 ? Cela semble en bonne voie. Du positif, bien qu’il faudra d’autres mesures complémentaires pour enrayer ces actes.


Des clubs en danger ?


En 2021, plusieurs équipes historiques se sont rajoutées à la liste des faillites en Italie. Notamment Catania et le Chievo Vérone. En 2022, le foot italien connaîtra-t-il de nouveaux sorts tragiques ? La Salernitana, détenue par le propriétaire de la Lazio Claudio Lotito, sommée de changer de mains avant le 31 décembre, a trouvé preneur dans les dernières heures de 2021. La menace qui pesait sur elle ? Une exclusion du championnat.

Financièrement, les chiffres sont terribles pour la première division. Comme le révélait récemment la Gazzetta dello Sport, les pertes de l’année passée s’élèvent à 754 millions d’euros pour l’élite. Et la dette totale ? Elle culminerait à 2,8 milliards d’euros, avec l’Inter, la Juve et la Roma sur le « podium » des plus dans le rouge.

Le risque semble plus imminent pour des clubs de moindre grandeur. En Serie B, Benevento et Crotone sont aidés depuis plusieurs mois par la ligue pour payer les salaires des joueurs, tandis que la Repubblica annonce deux autres clubs en grand danger, sans préciser lesquels. Avec la crise liée au Covid-19 tout sauf terminée, difficile de se montrer optimiste.


Foot féminin : le passage au professionnel


Révolution pour la Serie A femminile, qui deviendra professionnelle à partir de la saison 2022-23. Il s’agira du premier championnat sportif féminin à obtenir ce statut en Italie. Un cap majeur qui implique plusieurs changements importants. D’abord, un passage de 12 à 10 équipes. Pour ce faire, trois relégations auront lieu en fin d’année, contre une seule promotion depuis la Serie B. Celle-ci accueillera désormais 16 équipes, et plus 14.

Un nouveau monde également pour les joueuses : de vrais contrats avec les clubs (et pas seulement des accords économiques précaires) comprenant un salaire minimum, une mutuelle santé, ainsi qu’une cotisation pour la fin de carrière. Ce sera également la fin des départs gratuits, et donc la possibilité pour les clubs de réaliser un vrai mercato.

Des avancées qui posent plusieurs questions, pour l’instant sans réponse : la Serie A à seulement 10 équipes ne risque-t-elle pas de mettre à mal le reste des clubs en divisions inférieures ? Quel sera le système de promotion-relégation à l’avenir ? Les clubs investiront-ils enfin dans des infrastructures dignes de ce nom (comme des mini-stades, à l’image du Barça ou de City) pour leurs sections féminines ? Réponses dans les mois à venir.

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