Passage pro du foot féminin en Italie : ça change quoi ?
La fédération italienne de football a officialisé le passage au professionnalisme du football féminin. Un grand pas avec de nombreuses conséquences.
« C’est un jour important, et le voyage commence le 1er juillet. » C’est par ces mots que Gabriele Gravina, président de la fédération italienne de football, s’est félicité du passage au professionnalisme du football féminin.
Symboliquement, le pas est majeur. Le football devient le premier sport en Italie à voir sa catégorie féminine bénéficier du statut professionnel. Mais quels changements auront lieu à partir du 1er juillet 2022 en Serie A féminine ? Carolina Morace, légende du foot féminin italien, nous aide à y voir plus clair.
Un contrat pour les joueuses
Jusqu’à présent, les footballeuses en Italie étaient rémunérées comme des amateurs, avec des compensations et des paiements sans la moindre protection ni assurance. Désormais, un contrat réel reconnu par l’État liera les joueuses aux clubs, avec des cotisations sociales.
Bénéfique pour les joueuses mais aussi pour les clubs, qui pourront rivaliser avec d’autres équipes européennes lors des mercatos.
Pour Carolina Morace : « Cela veut dire que toutes les joueuses de Serie A vont enfin pouvoir se dédier complètement à leur sport. C’est la façon de devenir meilleures, et d’inspirer les générations futures. »
Protection
Grâce aux contrats, les joueuses pourront bénéficier de la sécurité sociale, avoir une mutuelle, cotiser pour leur retraite, aborder plus sereinement leur maternité et accumuler des points d’invalidité en cas de blessure.
Salaire minimum
Le foot féminin qui devient pro en Italie a également un impact sur les revenus. La fédération a fixé un salaire minimum pour les joueuses : 26 000 euros brut annuel. Soit le même montant que les hommes en Serie C. Pas énorme, mais une vraie sécurité de base. Évidemment, de nombreuses footballeuses toucheront plus.
Carolina Morace : « Le but n’était pas de gagner autant que les hommes. S’ils gagnent des millions, c’est qu’ils génèrent de grosses quantités d’argent. L’important, c’est d’avoir une sécurité de revenus, mais aussi d’assurance, retraites, et ces droits liés à tout contrat. »
Elle met néanmoins en garde sur un point : « Les clubs sont exempts de contributions sociales pendant les trois premières années. Après, cela sera ajouté aux finances de ces équipes professionnelles. Nous avons trois ans pour construire un modèle financier viable. »
Les stades
Chaque club qui voudra participer à la Serie A devra garantir un stade de 500 places minimum pour accueillir son équipe féminine.
Conditions pour les clubs
En Serie A féminine, seules deux équipes ne sont pas les pendants professionnels des clubs masculins : Naples et Pomigliano. À partir de 2022-2023, ces équipes devront devenir des sociétés avec un capital (comme les équipes masculines passant de la Serie D à la Serie C) et déposer une caution de 80 000 euros pour participer à la Serie A.
De quoi freiner certaines équipes ? Carolina Morace : « Des clubs ont peur car ils vont devoir plus payer, après une période de pandémie. Il faut que nous adoptions une politique plus globale en termes d’investissements, marketing, communication. 90 000 spectateurs au Camp Nou pour les femmes du Barça ! Des milliers de fans chaque semaine en Angleterre ! Je pense que la FAWSL (championnat féminin anglais) est la meilleure ligue au monde pour s’inspirer de ce qui se fait à l’étranger. »
Le format
Avec le passage pro du foot féminin, la Serie A va changer. De 12 clubs, elle ne sera plus composée que de 10 équipes en 2022-2023.
La saison se jouera en deux temps. D’abord un championnat classique, en matches domicile et extérieur. Puis, en gardant les points déjà accumulés, les cinq premiers se retrouveront en poule scudetto, avec là aussi des matches domicile et extérieur. Cette poule décidera le titre de champion d’Italie et l’accès à la Ligue des champions. Tandis que les cinq derniers iront en poule relégation, avec la dernière place synonyme de descente en Serie B.
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