Ces Italiens qui auraient mérité le Ballon d’Or
Le Ballon d’Or, on n’aime pas ça. Encore moins depuis que Buffon n’a même pas été placé dans la liste de 59 présélectionnés pour le trophée 2015. L’Italie n’a pas apprécié non plus, puisque la Fédération aurait demandé à Conte (entraîneur) et Buffon (capitaine) de boycotter le vote. Mais Buffon n’est pas le seul transalpin qui aurait mérité cette distinction personnelle. La preuve avec cette liste des 9 Italiens qui auraient pu remporter le Ballon d’Or.
1/ Dino Zoff (Gardien)
Avant Buffon, voici l’Italien qu’on présentait comme le meilleur gardien de tous les temps. Rapide, capable d’envolées vertigineuses et se projetant au sol plus vite que personne, il dégageait une sérénité incroyable et semblait infranchissable sur sa ligne. Sa carrière sous le maillot azzuro, il la commence à l’Euro 1968, en Italie. Un tournoi qu’il remporte avec une des plus belles générations du football transalpin : Mazzola, Rivera, Burgnich ou encore Facchetti. Le gardien terminera sa carrière internationale par une autre victoire majeure : celle en Coupe du Monde 1982 en tant que capitaine. À 40 ans, cela fait de lui le plus vieux joueur à avoir remporté la compétition. En Serie A, il portera les couleurs de l’Udinese, de Mantoue, de Naples et de la Juventus pour un total de 792 rencontres jouées. À son palmarès en club, 6 championnats d’Italie, 1 Coupe de l’UEFA et 2 Coupes d’Italie. SuperDino continuera sa carrière en tant qu’entraîneur puis dirigeant, avec plus ou moins de succès. Il termine 2ème à l’élection du Ballon d’Or en 1973.
2/ Giacinto Facchetti (latéral gauche)
Surement le meilleur latéral gauche que le football ait connu et un des joueurs les plus élégants qu’on n’ait jamais vu. Dans les années 1960 et 1970, Hyacinthe (puisque c’est son prénom) révolutionne son poste. Rapide, excellent de la tête, grand dribbleur, il n’hésite pas à faire de folles montées jusque devant le but ce qui, contrairement à certains défenseurs actuels, ne l’empêche pas d’être impassable en 1 contre 1. Pendant ses 94 sélections avec l’Italie, il remporte (comme Zoff) l’Euro 1968 et échoue en finale de Coupe du Monde 1970 lors du mythique match Italie-Brésil. Pour lui, un seul club : l’Inter Milan où il dispute 634 matchs et marque à 75 reprises. En partie sous les ordres d’Helenio Herrera, il gagne 2 Ligue des Champions, 4 Scudetti et une Coupe d’Italie. À la fin de sa carrière, il intégrera l’équipe dirigeante de l’Inter jusqu’à sa mort en 2006. À cette occasion, le club décidera de ne plus attribuer son numéro 3. Il termine 2ème à l’élection du Ballon d’Or en 1965.
3/ Alessandro Mazzola (milieu de terrain)
Fils du grand Valentino Mazzola, brillant milieu du Torino disparu lors du Crash du Superga en 1949, Alessandro fait partie de ces rares « fils de » à avoir réussi. Plus que réussi même, puisqu’il affiche un des plus beaux palmarès du football Italien. Comme Facchetti, et à peu près à la même époque, il effectue toute sa carrière à l’Inter Milan (à l’époque où le club alignait encore des Italiens), et comme son partenaire, il remporte 2 LDC, 4 Scudetti, 2 Coupes d’Italie et l’Euro 1968. Doté d’une technique incroyable, Mazzola a cette fâcheuse habitude d’éliminer 3 ou 4 adversaires avant d’aller marquer et manie aussi bien la petite frappe à ras de terre que la mine en lucarne. Un joueur hors-normes. Il termine 2ème à l’élection du Ballon d’Or en 1971.
4/ Franco Baresi (défenseur central)
Encore l’homme d’un seul club, l’AC Milan. On finirait par croire que les Italiens sont attachés à leur ville et à l’amour du maillot… Avant Maldini, c’est lui que l’ont considérait comme le meilleur défenseur central de l’histoire, et pour cause ! Avec 1 CDM, 6 Scudetti, 3 LDC, 2 Supercoupes d’Europe ou encore 2 Coupes Intercontinentales, il affiche un palmarès long comme le bras. Pourtant, sa carrière aurait pu être bien moins glorieuse. Lorsqu’il fait ses débuts dans les classes jeunes de l’AC Milan en 1974, beaucoup de ses éducateurs le jugent trop petit, trop fluet, trop tendre, à tel point qu’il lui faudra passer trois essais pour être pris. Un grand bien pour Milan, car pendant 20 ans (de 1977 à 1997) Baresi mit son élégance, sa lecture du jeu, sa hargne et ses montées rageuses au service de son unique club. Encore plus que Maldini, il est resté dans le coeur des supporters et des dirigeants, au point que son numéro 6 n’est plus attribué depuis sa retraite. Il termine 2ème à l’élection du Ballon d’Or en 1989.
5/ Paolo Maldini (défenseur central)
Il est le fils de Cesare Maldini, ancienne gloire de l’AC Milan. Comme Baresi, Paolo Maldini est une légende de l’AC Milan puisqu’il y joue pendant 25 ans et 902 rencontres, notamment sous les ordres d’Arrigo Sacchi, de Fabio Capello et de Carlo Ancelotti. Comme Baresi, Maldini est pendant de longues années capitaine du club. Comme Baresi, Maldini possède un palmarès monstrueux : 7 Scudetti, 5 LDC, 1 Coupe d’Italie, 5 Supercoupes de l’UEFA… Sauf que contrairement à Baresi, Maldini n’a jamais remporté la Coupe du Monde. Beaucoup ont voulu comparer Baresi à son successeur, mais cela n’a aucun sens. Maldini est l’incarnation, plus que quiconque (à part Scirea), du fair-play et de la classe sur un terrain. Il participe au renouveau du rôle de défenseur central avec un sens de l’anticipation hors-pair, une technique de bonne facture, une grande vitesse et une capacité de relance très propre. Ces qualités, il les doit notamment à son début de carrière où il évoluait latéral gauche dans l’une des meilleurs défenses de l’histoire avec Baresi, Costacurta et Tassotti. Croulant sous les distinctions personnelles, il forcera l’admiration de ses pairs et des journalistes par sa modestie incroyable. Son numéro 3 a été retiré de la liste des numéros attribuables et seuls ses fils pourront le porter s’ils arborent un jour le maillot Milanais (et c’est bien parti pour). Il termine 3ème de l’élection du Ballon d’Or en 1994 et en 2003.
6/ Alessandro Del Piero (milieu de terrain/attaquant)
705 matchs à la Juventus pour 291 buts, meilleur buteur de l’histoire du club en Serie A, Champion du Monde en 2006, 6 fois vainqueur de la Serie A, vainqueur de la Ligue des Champions 1996, meilleur buteur de la LDC 1998 (10 buts), meilleur buteur de la Serie A 2008 (21 buts)… Plus qu’un joueur aux statistiques affolantes, un tireur de coup-franc exceptionnel, un passeur brillant ou un buteur extravagant, Alessandro Del Piero restera dans l’histoire comme un joueur de cœur et de classe. Un joueur qui n’aura pas quitté SON club, la Juventus, lorsque celle-ci est reléguée administrativement en Serie B en 2006. Un homme qui, au-delà de son club, porte un amour éternel à son pays entier, l’Italie, et qui n’attisera jamais les rivalités entre clubs et dont la lettre d’adieu après son dernier match aura fait verser des torrent de larmes dans les chaumières transalpines. Il termine 4ème à l’élection du Ballon d’Or en 1995 et 1996.
7/ Francesco Totti (attaquant)
Encore l’homme d’un club… Décidément. Depuis 1989 (!!!), soit avant la naissance de pas mal de lecteurs de ce blog, Francesco Totti joue à l’AS Roma. C’est simple, Il Capitano est l’âme de Rome. Avec 746 matchs et 300 buts, il détient tous les records du club. Au niveau Italien, il est le second meilleur buteur de l’histoire du championnat et le premier depuis la Seconde Guerre Mondiale. Son amour pour le club de sa ville natale l’aura poussé à refuser les avances des plus grands clubs du monde et, sûrement, privé d’un palmarès plus important, puisqu’avec la Roma il n’a remporté « que » un Scudetto et deux Coupes d’Italie. En Nazionale, son parcours est aussi contrasté car bien qu’il affiche une Coupe du Monde (l’édition 2006 dont il finit meilleur passeur) à son actif, il n’aura joué qu’à 58 reprises et marqué simplement 9 buts pour son pays. Mais qu’importent les chiffres, Totti est un virtuose capable de balancer des sacoches de 35 mètres, de placer des talonnades d’une subtilité rare ou de marquer des coups-francs improbables. Seule ombre au tableau, des coups de sang et un comportement parfois agressif sur le terrain qui lui vaudront (quand même) 119 cartons jaunes et 15 cartons rouges. Mais le coté sombre d’un artiste fait aussi partie de sa légende (#Zizou). Il termine 5ème du Ballon d’Or en 2001 (remporté par… Michael Owen…).
8/ Andrea Pirlo (milieu de terrain)
C’est toujours dur de parler de quelqu’un qui vient de partir. Alors évidemment, l’architecte n’est pas décédé mais ne plus le voir jouer, c’est comme une petite mort. Après des débuts discrets à Brescia et à l’Inter, Pirlo passe 10 ans magnifiques à l’AC Milan, notamment sous les ordres de Carlo Ancelotti, et 4 ans sublimes à la Juventus (sous Conte puis Allegri). Chez Pirlo, pas de pointe de vitesse folle, de technique digne de Fifa street, de frappe de mule ou de physique impressionnant. Juste l’intelligence du placement, la science de la frappe juste, la lecture innée de n’importe quel appel de balle. Devant les défenseurs, Andrea récupère le ballon et balance ouvertures laser, temporise le jeu, revient derrière ou arrive devant le but et place une frappe inarrêtable. Ni forte, ni à bout portant, mais avec l’effet qu’il faut, à l’endroit où il faut. D’ailleurs, ces capacités font des coups-francs un de ses péchés mignons. Il les enfile comme des perles et ceux-ci se transforment quasiment en pénalty lorsqu’il place le ballon. Sur son CV, il affiche 6 Scudetti, 2 LDC, 2 Coupes d’Italie et 1 Coupe du Monde. L’année 2012 constituera une des ses plus belles oeuvres, avec la victoire en Serie A, en Supercoupe d’Italie, une finale en Coupe d’Italie et une finale d’Euro. Un Euro pendant lequel Pirlo aura brillé comme jamais, écoeurant notamment Joe Hart d’une Panenka en quarts de finale. Seuls des Espagnols courant à 35 km/h à la 88ème minute l’auront stoppé. Il termine 5ème à l’élection du Ballon d’Or en 2007.
9/ Gianluigi Buffon (gardien)
Quand on a été élu 4 fois meilleur gardien de l’année, 9 fois meilleur gardien de Serie A, meilleur gardien de la décennie 2000-2010, meilleur gardien du XXIème siècle, membre de l’équipe type des 2 derniers Euros et que l’on sort d’une saison où on a réussi le doublé Coupe-Championnat et qu’on a atteint la finale de la Ligue des Champions, on pourrait logiquement s’attendre à faire partie de la short-list pour le Ballon d’Or. Il faut croire que non, puisque Gianluigi Buffon ne faisait même pas partie des 59 présélectionnés pour l’édition 2015. Une honte, un déshonneur et un crachat sur le football, son histoire et un de ses plus illustres serviteurs. Parce qu’en plus d’être un des meilleurs (sinon le meilleur) gardien de tous les temps, Buffon aura toujours été un exemple. Fair-play, modeste, élégant. Il termine 2ème du Ballon d’Or en 2006.
C’est une question de point de vue …
Le ballon d’Or decerné a Cannavaro est-ce normal ? logique ?
La question merite d’etre posé car j’ai quelques doutes depuis cette derniere decenie …
Si Cannavaro doit « absolument » recevoir le ballon d’Or, Iniesta entre la Roja et le Barca en merite 2, facile … haut la main
10 de perdu, 1 de gagné!
L’Italie mériterait 25 ballons d’or.
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[…] Le bel Antonio devint ensuite le capitaine de l’Italie le temps d’honorer ses cinq dernières sélections en 1987. Il quitta discrètement la Squadra, fort de 73 sélections et neuf buts inscrits. Il venait pourtant d’avoir tout juste trente ans et avait encore de belles années devant lui. Mais il dut céder sa place à un successeur plutôt prometteur, Paolo Maldini. […]