Serie A : les joueurs formés sont peu nombreux et ne valent pas cher
Les joueurs formés en Italie sont peu nombreux et ne valent pas cher. Encore une étude du CIES qui fait mal à la Serie A.
Le CIES est un formidable outil de douleur pour les passionnés du championnat d’Italie. Chaque semaine ou presque, le Centre International d’Etudes du Sport est là pour rappeler que les clubs italiens font peu jouer les jeunes, n’en forment pas beaucoup, qu’ils n’accordent que très peu de temps de jeu à ceux qu’ils forment, que les footballeurs italiens s’exportent très mal…
Heureusement, le CIES ne se concentre quasiment que sur le sportif et sur les transferts. Pas d’analyses des recettes de jour de match très faibles pour les clubs italiens dues à des stades souvent très anciens, à une absence de prestations dignes du 21e siècle (on ne souhaite absolument pas d’enceinte ultra-technologique à l’américaine, mais quand même, un petit effort…), pas de comparatif avec les autres clubs du Top 5 (oui la L1 n’est pas pire) sur les contrats de sponsoring, et on en passe.
Cinq clubs italiens dans le Top 100 des équipes qui ont formé les joueurs les plus coûtent
Mais le titre de la dernière lettre hebdomadaire de l’institut faisait craindre le pire : « Golden factories, top academies worldwide », avec pour sous-titre : « le classement des équipes du monde entier en fonction de la valeur totale estimée des transferts de leurs jeunes formés (passage d’au moins 3 ans entre leur 15e et leur 21e anniversaire) . »
Pour rire, voici le Top 40.
Hourra ! L’Atalanta, premier club de Serie A, arrive à la… 40e place, avec un total de 48 joueurs formés en activité valant au total 217 millions d’euros. L’AC Milan arrive 43e (37 joueurs/209 M€), l’AS Roma 49e (42 joueurs/189 M€), l’Inter Milan 89e (53 joueurs/113 M€), et la Juventus 92e (43 joueurs/112 M€).
Et c’est tout, cinq, comme les Portugais. Aucun autre club italien dans ce Top 100, qui compte 13 clubs français (dont 2 qui évoluent en Ligue 2 depuis plus de 10 ans), 12 anglais, neuf espagnols, neuf allemands…
Serie A : des joueurs formés qui ne valent pas très cher
Dans un monde rêvé, les clubs italiens forment beaucoup de joueurs, les font jouer et ne les vendent jamais. Ce monde n’existe pas, alors retour au classement du CIES. Deux points interpellent. D’abord, les faibles sommes générées par les transferts successifs de ces joueurs formés en Italie.
Alors que les 43 joueurs formés à la Juventus ont suscité 112 M€ de dépenses, les 43 du Borussia Dortmund en ont permis plus du double (250 M€). Les 37 joueurs formés à l’AC Milan ont généré 209 M€ claqués sur le mercato ? Les 40 de Penarol (Uruguay) et les 40 des Girondins de Bordeaux ont impliqué 289 M€ et 279 M€ de sommes versées.
Italie : peu de joueurs formés
Le deuxième point qui interroge est le nombre de joueurs formés en activité et qui ont généré des transferts. L’Inter, club de Serie A qui compte le plus gros contingent du classement avec 53 joueurs, n’est que le 47e club du Top 100.
Autrement dit, en plus de former des joueurs qui ne valent pas très cher, les équipes italiennes en forment peu. Une surprise ? Non. Une confirmation par les chiffres ? Oui.
Seul motif d’espoir, un classement basé sur des joueurs qui ont passé au moins trois ans entre leurs 15e et leur 21e anniversaire au club. Il est tout à fait envisageable que la propension des clubs italiens à trimballer leurs jeunes en prêts successifs, voire à les vendre tôt, peut avoir un impact sur ce classement. D’abord en amoindrissant le nombre de joueurs éligibles à ce statut de joueurs formés au club, et ensuite en abaissant le prix des transferts les concernant.
De là à se réjouir, il y a 100 pas.
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