Coupe du monde féminine : présentation de l’Italie
Le plus grand événement footballistique de 2019 se déroule en France avec la Coupe du monde des femmes. Et pour la première fois depuis vingt ans, l’équipe d’Italie s’est qualifiée pour la phase finale de cette compétition. Présentation.
Historique
Le football féminin ne nait pas à l’orée des années 1990 avec l’apparition de la première Coupe du monde officielle. Depuis le milieu du siècle, des compétitions officieuses ont lieu et l’Italie atteint à six reprises la finale du « Mondialito« , sorte de mini tournoi à 4 équipes très prestigieux, dans les années 1980, avec quatre victoires à la clé.
La bonne forme de la Nazionale se traduit par un quart de finale lors de la première Coupe du monde, organisée en Chine en 1991. L’équipe de Sergio Guenza est éliminée par la Norvège, qui ira titiller les USA en finale avant de s’incliner.
Depuis, seulement des éliminations en tour préliminaire hormis une qualification pour le premier tour en 1999. Ce qui n’a pas forcément aidé le développement du football de haut niveau chez les femmes en Italie ces dernières décennies. Le pays ne compte d’ailleurs que 25 000 licenciées, contre 125 000 en France en 2018.
Mais avec une Serie A de plus en plus concurrentielle et des clubs qui investissent enfin dans leur section dame, notamment la Juventus, le Milan et la Fiorentina, une nouvelle vague de joueuses talentueuses et de potentiel éclot dans la Botte. Autant dire que, 20 ans après sa dernière participation, les Azzurre a de l’appétit.
Forme
La Squadra Azzurra est sortie première de son groupe de qualification devant la Belgique, le Portugal, la Roumanie et la Moldavie. Au compteur, sept victoires pour une défaite et cinq matches sans encaisser le moindre but. Propre et une vraie impression de solidité dégagée.
Depuis la fin des qualifications, l’Italie a disputé cinq matches amicaux. Quatre victoires, un nul et une finale au tournoi de Chypre perdue aux tirs au but contre la Corée du Nord.
Les 23
Gardiennes : Laura Giuliani (Juventus), Chiara Marchitelli (Florentia), Rosalia Pipitone (Roma)
Défenseurs : Elisa Bartoli (Roma), Lisa Boattin (Juventus), Laura Fusetti (Milan), Sara Gama (Juventus), Alia Guagni (Fiorentina), Elena Linari (Atlético Madrid), Linda Tucceri Cimini (Milan)
Milieux : Valentina Bergamaschi (Milan), Barbara Bonansea (Juventus), Valentina Cernoia (Juventus), Aurora Galli (Juventus), Manuela Giugliano (Milan), Alice Parisi (Fiorentina), Martina Rosucci (Juventus), Annamaria Serturini (Roma).
Attaquantes : Cristiana Girelli (Juventus), Valentina Giacinti (Milan), Ilaria Mauro (Fiorentina), Daniela Sabatino (Milan), Stefania Tarenzi (Chievo Verona).
La star : Cristiana Girelli
Partout où elle est passée, l’attaquante a soulevé des trophées. 4 Serie A avec le Bardolino Verona dans les années 2000, 2 avec Brescia en 2014 et 2016 et une cette année avec la Juventus qu’elle vient de rejoindre. À cela, il faut ajouter 6 coupes d’Italie.
Machine à buts, elle en a inscrits 209 en 356 matches de club. Avec la Squadra Azzurra ? 29 buts en 59 rencontres, dont 7 rien que dans la phase de qualification à ce mondial.
Son arme principale est le jeu de tête, ainsi qu’une capacité incroyable à se trouver au bon endroit et au bon moment. Jamais impressionnante, toujours efficace avec son numéro 10 sur le dos.
L’entraineur : Milena Bertolini
Arrivée en 2017 pour prendre la suite de la légende Antonio Cabrini, l’ancienne défenseur centrale voue, comme tout italien(ne) qui se respecte, une grande importance à la condition physique. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a démarré très tôt son camp d’entrainement avant le début de la Coupe du monde, dès la deuxième semaine de mai.
Aimant jongler entre le 442 et le 433, elle dit s’inspirer de Carlo Ancelotti pour les techniques managériales et être influencée par Guardiola et Zeman quant au jeu offensif. Reste désormais à porter haut ces ambitions lors du mondial.
Le groupe
Bon, sur le papier, affronter l’Australie et le Brésil, deux mastodontes du football féminin, ce n’est pas la joie. Mais ces équipes sont en perte de vitesse ces dernières années avec le vieillissement de leurs cadres et un non renouvellement des talents offensifs.
Quant à la Jamaïque, qualifiée surprise de cette édition et déjà belle histoire du tournoi, son niveau reste difficile à cerner, car l’équipe a enchainé belle phase de qualification et roustes subies en amical contre de grosses oppositions (notamment un cinglant 6-0 contre les USA en novembre).
Pas favorite, l’Italie peut quand même, au moins, croire à une qualification en huitièmes de finale.
Le calendrier
Italie-Australie le 9 juin à Valenciennes
Italie-Jamaïque le 14 juin à Reims
Italie-Brésil le 18 juin à Valenciennes
Photo DAVID CATRY / BELGA / AFP
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