Interview de Romain Molina, partie 1

Interview de Romain Molina, partie 1

18 novembre 2017 1 Par Nicolas Basse

Journaliste indépendant et auteur confirmé (Génération Parker, Unai Emery-El Maestro, Galère Football Club, …), Romain Molina vient de publier un ouvrage sur Cavani, entre biographie, histoire de l’Uruguay et coulisses du football. Comme notre entretien a duré une heure, il sera divisé en deux parties. Dans celle-ci, Romain évoque l’écriture du livre, ses méthodes et le foot italien.

Peux-tu m’expliquer comment est né ce projet ? Pourquoi Cavani et cette maison d’édition ?

Hugo et Compagnie possède le label Hugo Sport. C’est avec eux que j’ai fait mes anciens ouvrages, mais je n’ai pas de contrat d’exclusivité. Pour celui sur Unai, c’est Bertrand Pirel, qui est un peu mon éditeur historique, qui m’avait proposé. Et là pareil. Quand j’étais venu pour la promotion sur celui d’Emery, il m’en avait parlé, de Cavani. Je ne savais pas s’il rigolait ou pas, mais visiblement non. L’idée vient aussi de l’autre éditeur qui s’appelle Victor, d’ailleurs joueur de rugby, je tiens à le signaler. Et vu qu’il est très costaud, il faut que je dise du bien de lui. Il est talonneur ou pilier ? Ha, j’ai un doute… En tout cas, il est costaud !

Alors j’ai réfléchi un moment et je me suis dit « Encore une biographie… encore le PSG… ». Tu vois, je ne suis pas fan de base. J’ai une tendresse pour le foot écossais, évidemment, et pour l’Udinese de l’époque ! Muntari, Di Natale ! Sans doute parce qu’ils étaient très forts à PES. Avec Obodo, Zapata… Encore une longue histoire ! Mais plus sérieusement, après avoir réfléchi, il y avait tout cet aspect petits pays comme l’Uruguay ou Gibraltar qui m’intéressait. Et par exemple si tu prends Palerme, ça m’intéresse plus que Naples. Pourquoi ? Parce que Palerme, on m’a souvent parlé de leur manière de recruter, de leur méthode de fonctionnement. Et je me suis dit que ça pouvait être vachement intéressant d’aborder tout le recrutement de Palerme à travers le prisme de Cavani. C’était une des choses qui me motivaient.

Même si l’essentiel ça a été quand j’ai regardé sa sélection des U20 avec l’Uruguay. La génération Suarez-Cavani-Caceres. J’ai vu des mecs qui étaient partis en Bolivie, au Guatemala, en D4 espagnole, en D2 colombienne… Je me suis dit « eux, je vais les retrouver ». Parce que eux vont parler. C’est le genre de mecs que j’apprécie. Parcours biscornus. Ils vont te raconter le fond des choses parce qu’ils ne sont pas essorés par la tireuse médiatique. Ils ont la fraîcheur et la spontanéité. Là où j’ai été surpris, c’est que les mecs VOULAIENT parler d’Edi. Tous. J’ai alors su que j’allais avoir de la matière !

Et surtout, j’ai eu la liberté de faire le livre comme je voulais le faire. Là, certains éditeurs, en commençant le livre avec le prologue de Pedro Cribari, le fondateur de Tunel, magazine de foot culture uruguayen, qui évoque ses débuts dans le journalisme, la dictature uruguayenne, ce qui lui est arrivé : la torture, se cacher dans un palmier, se faire tirer comme un lapin… Beaucoup m’auraient dit « mais tu sais que tu fais un livre de foot ? Sur Cavani ? ». J’ai eu cette liberté de faire un livre autour de Cavani, pas seulement foot. Ce n’est pas une biographie classique.

N’est-ce pas bizarre que les gens ne découvrent la personnalité de Cavani que maintenant ?

Premier point : peut-être parce qu’il ne médiatise pas cela ? C’est pas Patrice Evra ! Il y avait un international français, à l’époque, je ne me souviens plus de son nom, qui avait fait une espèce d’opération caritative pendant 3 jours durant lesquels il aidait des gens. Mais en faisant ça, il avait invité les journalistes de L’Equipe Mag. Mais pourquoi ? Pourquoi quand tu fais quelque chose de bien, c’est intéressé ? C’est impossible d’être désintéressé ? Pourquoi ce besoin de se mettre en scène ?

Deuxième point : Edi, c’est un mec très discret, et encore plus son entourage que tu n’entends jamais dans les médias. Mais là il a pris le totem grâce à son comportement à Barcelone et après son but contre Marseille. J’ai l’impression que ça a changé pas mal de choses. Mais je me demande vraiment si les gens font le boulot en entier. Voilà une anecdote. Il y a eu des articles sur l’enfance de Cavani à Salto, notamment de L’Equipe. Ils ont interrogé quelqu’un qui s’appelle Ramon Vera, qui a entrainé Cavani et qui a joué à Salto Uruguay, un des clubs où est passé son père. Dans la citation de l’article de L’Equipe, Vera dit « j’ai joué avec le père de Cavani ». Ok. Moi je l’ai interrogé, Ramon Vera. Il m’a dit « je n’ai jamais joué avec lui ! ». Il a joué lors de la décennie d’avant ! Comment c’est possible ? J’appelle le frère d’Edi qui me confirme : « Ha non, ils n’ont jamais joué ensemble ». Donc ça veut dire quoi ? Je ne crois pas que le journaliste a mal compris. Ça veut dire qu’il voulait retrouver un mec qui avait joué avec le père de Cavani, il savait très bien qu’au fin fond de l’Uruguay le mec n’irait jamais vérifier, et donc la citation est bidonnée. On en a la preuve ! Et je ne pense pas que ce soit une erreur de traduction. Parce que s’ils ont envoyé quelqu’un en Uruguay, c’est que le mec parle bien espagnol. Donc ça, c’est super grave. Et si pour un truc aussi infime, il y a une duperie, qu’est-ce-que ça va être pour le reste ? On peut se poser des questions…

Et pour avoir lu ce qui a été écrit sur Cavani en France, beaucoup a été repris de la presse italienne, uruguayenne… Tu n’apprends rien, c’est toujours les mêmes personnes qui parlent… Les mecs sont allés à Salto pour interviewer des gens, mais sans vouloir comprendre ! Comprendre l‘Interior. Pour appréhender Cavani, il faut comprendre l’Uruguay, la situation socio-culturelle et toquer aux portes ! Je ne prétends pas avoir la vérité unique. Je ne connais RIEN. C’est une des rares choses que je sais, tout comme je sais que je peux interroger des gens pour apprendre ce que je veux apprendre. Je ne sais pas si dans le monde médiatique, qui est quand même le relais pour le grand public, on a cette idée-là. Et moi, je ne fais pas la police des braguettes. Je trouve que c’est la vie privée. Ce qui est terrible, c’est qu’on a essayé de s’immiscer dans sa vie privée, notamment à son divorce. Tu aimerais qu’on te fasse ça ? Il y a un coté malsain. Il faut savoir dissocier le joueur de l’homme. Et, tu vois, je trouve que les témoignages des intendants du PSG restent sur des trucs humains sans rentrer dans le privé. C’est pour ça que j’ai voulu interroger toutes ces personnes, connues, non connues, proches, moins proches, collègues, famille… Parce que si tu veux dresser un portrait d’ensemble, il te faut différents regards.

Quelles sont tes méthodes de travail ?

Un des premiers contacts que j’ai, c’est en appelant un ami, Simon. Il me dit qu’il a un gars en Uruguay, c’est l’ancien sélectionneur de l’équipe de rugby, qui a aujourd’hui un pied dans le foot. Daniel Herrera. Je l’appelle, on parle un peu, et il me met en contact avec l’ancien président de Danubio, Arturo Del Campo, qui a géré le transfert d’Edi. Après, je me suis beaucoup documenté, j’ai essayé de contacter plein de gens… Et de fil en aiguille, tu remontes. Des fois, je passe par la voie officielle, mais c’est rare. Tu te rends compte que pour avoir le numéro de Juan Surraco qui joue à Pise, j’ai mis 4 mois ! À Pise, c’était une affaire d’état ! Je ne passe pas par les agents. Pour Stuani, c’est Alvaro Negredo qui m’a arrangé l’entretien ! Je le contacte : « Tu te souviens de moi, je t’avais contacté pour le projet sur Unai ! ». Cinq minutes après il me dit « pas de soucis, j’ai parlé avec lui, voilà son numéro ». Alvaro « attaché de presse » Negredo.

Après, ma méthode, c’est d’empiler les témoignages. Pendant un long moment, je n’écris rien. Je collecte, avec des entretiens intimistes, dans lesquels je ne prépare aucune question. Je ne recommande pas cette méthode, mais c’est la mienne. On aborde tout, on fait des à-cotés, tout se fait par Whatsapp. Des fois, j’ai fini à 4h du matin, avec les décalages en Uruguay. Et c’est passionnant. Parfois, des mecs m’appelaient d’Uruguay pour savoir si j’avais pas le contact d’untel ou untel ! J’ai remis en contact des mecs qui s’étaient perdus de vue. Je suis tombé sur des mecs adorables (il me sort une vidéo de Gerardo Vonder Putten, qui lui passe le bonjour depuis sa salle d’entraînement, courant sur un tapis roulant).

Je suis très perfectionniste, mais je ne changerai pas. C’est ma manière d’être. Je n’ai pas de plan et je retranscris mot pour mot. Je n’aime pas travestir la réalité et j’essaie de trouver la personne la plus légitime pour aborder un point. Je te donne un exemple. Hugo Sport a sorti un livre sur Balotelli. Et, dedans, Olivier Dacourt est interrogé. Ce qui est très bien. Mais un truc m’a choqué. Dacourt parle de l’enfance de Balotelli à Brescia, et du fait qu’il a été confronté au racisme là-bas. Même si c’est vrai, je trouve que Dacourt n’a pas la légitimité pour le dire. Tu dois pouvoir trouver un autre témoin pour dire cela, plus légitime. Mais évidemment, il faut avoir le temps ! Et le pauvre Mathieu (Faure, l’auteur), il n’avait pas le temps. Avec ce genre de choses, je suis très chiant avec moi. C’est pour ça que je suis allé retrouver des recruteurs de Séville, juste parce qu’ils sont allés observer Cavani. Parce que si moi je le dis, ça n’a pas le même sens ! C’était qui les recruteurs ? Pourquoi ils y allaient ? Faut aller au bout des choses.

Quelle vision du foot italien tires-tu de tes recherches et entretiens ?

Alors autant le service presse de Palerme était d’une antipathie exceptionnelle… Autant le reste était super. J’ai appelé un ami, Benjamin Henry, avec qui j’ai écrit Génération Parker, qui m’a aidé. Mirko, un Napolitain, Sarah dont j’embrasse le père qui n’est plus là, Hugo, un Suisse, qui m’a aidé pour Di Michele, Nathaniel… Et le dernier, Mathieu Martinelli, du très bon site Culture PSG. C’est lui qui a fait Mazzarri, Colantuono, Foschi, Corti. Il m’a fait rire en me disant « Tu sais Romain, je n’ai jamais fait d’entretien ». Je lui ai dit, « Fais comme tu sens, fais des digressions ! ». Après coup il revient et il me dit : Balzaretti, une heure trente d’entretien, Colantuano, un des meilleurs entretiens du livre, plus d’une heure, Mazzarri, on l’a eu grâce à Walter, le frère de Cavani : entretien d’une heure. Delio Rossi super. Di Michele, nickel. Aronica, un amour.

Sur l’Italie, je trouve qu’on a vraiment des détails de comment ça bosse, avec Foschi, Corti, Mazzarri et son Napoli…  J’ai trouvé que la manière dont ces personnes-là parlent de foot est sublime. On ne l’a pas du tout en France ! Ils ont cette culture du détail, ce souci d’intellectualiser et d’élever le débat niveau foot, et de vraiment parler de foot. Tu sens que les mecs sont habitués et qu’ils aiment ces discussions. Parce que pour parler de foot et de méthodes de travail pendant plus d’une heure avec un mec que tu ne connais, ça veut dire que tu aimes ça. Faut dire qu’au tournant des années 2000, c’est la Serie A ! A l’époque, un joueur voulait aller en Serie A. Et c’est pas toi qui va me dire le contraire haha. Je trouve qu’aujourd’hui le traitement de la Serie A et du football italien en général est décevant. C’est un football super riche culturellement, comme tous les pays, mais encore plus.

Déjà, l’Italie me paraît fascinante pour ses différences selon les régions, et je pense qu’on ne voit pas du tout le foot de la même manière selon les villes. Tu as des clubs historiques ! Alors peut-être qu’il y a des stades vétustes, des problèmes, mais le foot italien, c’est un de ceux qui a le plus marqué ce sport ! Et le poste de directeur sportif ! Cette idée de cellule de recrutement, de secteur du club dédié à ça, c’est très italien. Tous les recruteurs avec qui j’ai parlé m’ont toujours dit que l’Italie a été le moteur et le modèle de cette façon de faire. On l’oublie, on cantonne l’Italie à Capello, Lippi et à tous ces énormes entraîneurs, mais on oublie que l’Italie c’est aussi le pays de l’organisation et de la hiérarchie sportive. Les mecs comme Foschi, un peu rusés, à l’ancienne, ils ont le souci du travail bien fait, en amont. Et ce n’est pas un hasard si autant de talents, notamment sud-américains, ont accosté en Italie pour de petits prix.

Écrire ce livre t’a-t-il donné envie de t’intéresser au foot italien ?

Clairement. J’ai lu Calcio de John Foot (prochainement interviewé sur Serie A Mon Amour). Livre culturo-historique, sacré pavé, très détaillé. Plusieurs choses m’ont impressionné. De tout temps, il y a eu des soucis dans le foot italien ! Que ce soit d’ordre financier, avec les policiers, avec les fans… J’ai trouvé ça passionnant et l’impression que le foot italien ne sera jamais tranquille. J’ai envie d’apprendre l’Italien. Parce que si je vis en terre andalouse, il ne faut pas oublier que ma grand-mère s’appelait Ferrari ! Bon, sans la fortune, évidemment. Ca fait bien cliché comme nom, difficile de faire plus italien.

Ça m’a donné envie de m’intéresser à la survie du football italien qui m’a l’air compliqué, à part pour les gros. J’ai l’impression que même en Serie B, la survie des clubs parfois, c’est pas facile. Et tu as quand même une vraie ferveur. Je pense que les clubs italiens représentent encore quelque chose. Quand Aronica nous parle des Siciliens qui sont partis travailler dans le nord et sont devenus fans de la Juventus, je trouve ça fascinant. Je souhaite vraiment qu’on arrête de dévaloriser ce football. Il n’y a pas que la Juve ! C’est un football historique, avec des clubs incroyables. Naples, les Milan, la Roma… Le sud de l’Italie m’intéresse beaucoup. Aller dans les Pouilles, la Calabre…

Des joueurs italiens t’ont-ils marqué ?

Comment ne pas être marqué par Pirlo ? Surtout que jouant au basket et étant passeur, j’aime l’intelligence de jeu. Quel joueur ! Pour moi, il a été encore plus sous-coté que Paul Scholes avec l’Angleterre. Un joueur formidable, sûrement parce qu’il était roux, mais pas un très médiatique. Buffon quand même aussi ! Sa longévité m’impressionne, mais aussi sa manière de jouer. Il a une grande classe. Et je trouve qu’en Italie, contrairement à ce qu’on pense en France, les joueurs ne sont pas cyniques. Totti, Maldini, Zambrotta… Le football italien c’est Baggio, les trequartista, c’est la classe ! Alors évidemment il y a la tactique, les fautes, mais putain le foot italien c’est artistique !

Je pense que si tu prends l’histoire du football italien, que je ne connais pas assez, tu as autant de grands défenseurs que d’artistes. Tu as aussi des mecs de l’ombre, forcément. Je me souviens encore de ce match de Pirlo lors de l’Euro 2012 contre l’Angleterre… Il a régné sur le milieu. Je dirais aussi Di Natale, que j’aimais beaucoup. Sous-coté. Grosse carrière, est arrivé sur le tard en sélection, marquant tout le temps. Je le préfère à Di Vaio et Vieri, même si respect pour eux évidemment. Je pense aussi à Tacchinardi et Birindelli, l’époque de la Juventus avec Paolo Montero, le recordman d’expulsion en Serie A.

Et est-ce que Chiellini t’inspire ?

BIEN SUR ! C’est ça qui est intéressant dans le football italien, cette dualité. C’est eux qui ont perfectionné le catenaccio, mais c’est aussi eux qui ont inventé le poste de trequartista ! Le foot italien, tu peux l’interpréter de toutes les manières et les mecs savent parler de foot. Il y a ce cliché de dire : en Italie, c’est la tactique. Mais c’est parce que les entraîneurs ont une formation qui leur permet d’aller dans les détails et peuvent faire progresser les joueurs. Et oui, il y a cette idée de gagner. Quand je parle avec des mecs passés au Milan, ils te font bien comprendre qu’un match nul n’est pas suffisant. Donc si tu dois mettre le pied, tu le mets. Gagner à tout prix, c’est aussi une facette du football italien qui en fait son charme.

Quand je vois un Chiellini, je vois l’intelligence. Parce qu’il sait ce qu’il sait faire. Et c’est une très grande preuve d’intelligence que de ne pas te prendre pour ce que tu n’es pas. Ce que je n’aime pas, c’est les fautes pour blesser. Mais que Chiellini mette un tacle ou y aille fort, il est propre. Et il est franc. Je préfère un mec qui te met un coup de poing mais qui ne dit rien parce que tu lui en remets un parce que c’est normal, parce que je déteste un Busquets, joueur par ailleurs magnifique, qui tombe alors que tu le touches à peine. Je déteste les chialeurs. Quand tu mets un coup, assume. J’aimais bien Iaquinta. Il allait au combat lui !

Ce qui est intéressant, c’est que l’Italie fait tous les profils de joueurs. En Uruguay, tu n’as pas de défenseur très élégant. En Italie, tu peux avoir un Chiellini ET un Maldini. Comme tu as plusieurs visions du foot en Italie et de gens qui pensent le foot, ça te donne plein de joueurs différents. Verratti, par exemple, il a une vraie personnalité quand il joue. On peut ne pas aimer, mais quand il joue à son vrai niveau physique… Quel joueur ! Alors oui, il est capable de faire un tacle d’assassin ou de faire une vieille faute, mais d’un autre coté il a ce coté artistique. Tactiquement, il sait. Quand Rabiot monte plus, il compense derrière, sent les coups. Ça vient d’Emery mais aussi de sa formation et de son intelligence sans ballon. Pareil pour Baggio et Totti. Sans ballon, ils savaient se placer.

Fin de la 1ère partie de cet entretien. La suite à lire ici !

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@nicolas_basse