Pourquoi regarder la Serie A cette année

Pourquoi regarder la Serie A cette année

9 septembre 2015 0 Par Nicolas Basse

Vieux habitué du Calcio ou néophyte ayant à peine choisi une équipe Italienne à supporter, vous avez de la chance. Cette année, la Serie A va vous faire rêver. Voici pourquoi.

La Juve détrônée ?

À peine deux journées de passées qu’une chose semble déjà sûre en Italie : la Juventus ne sera pas aussi forte que l’année dernière. Avec le départ de ses tauliers Pirlo, Vidal et Tevez, la Vieille Dame va devoir vivre une année charnière après quatre ans de règne incontestable. Intégrer ses nombreuses recrues (voir plus loin), retrouver des automatismes aussi précis que l’année dernière et conserver le mental d’acier qui fait de Madama un des plus grands clubs du monde, voilà les défis de la Juventus 2015-2016.

Une transition d’autant plus compliquée que ses trois concurrents directs pour le titre montrent les muscles. La Roma, victorieuse des Bianconeri lors de la seconde journée, a renouvelé sa confiance en Rudy Garcia, s’est renforcée (et a lâché le plot Doumbia) mais semble aussi avoir trouvé un style de jeu plus équilibré, plus efficace. Avec un Totti relégué au rôle de joker de luxe et un De Rossi retrouvé, la Louve a les armes pour gagner un Scudetto. Son quatrième après 15 ans de disette. Seul obstacle au titre ? L’absence d’un défenseur de classe mondiale et la rechute de Strootman pour au moins 6 mois.

Plus au nord, les deux clubs de Milan commencent aussi à faire peur. Grâce à un Jovetic en feu et à un effectif amélioré, l’Inter a gagné ses deux premiers matchs. Dans la douleur certes, mais ces six points seront précieux. Si Mancini travaille bien et que la sauce prend, tout est possible pour les Nerazzurri. Coté AC Milan, c’est quasiment la révolution. Mihajlovic a remplacé Inzaghi au poste d’entraîneur et la moitié de l’équipe type a changé. À coups de dizaines de millions, les Rossonneri se sont payés les services de pépites Italiennes (Bertolacci et Romagnoli) et de joueurs plus expérimentés et de haut niveau, comme le Colombien Bacca. Un amalgame plus qu’alléchant qui ne demande qu’à prendre.

Ajoutez à cela quelques clubs pouvant créer la surprise comme la Lazio, Naples ou la Fiorentina, et vous aurez une des Serie A les plus relevées et les plus indécises qu’on ait vues depuis de nombreuses années. On s’en délecte d’avance.

Mercato show

Pour embellir cette édition 2015-2016, de nombreux joueurs ont rejoint la Serie A pendant la période des transferts. Il faut dire que les clubs y ont mis du leur, puisque le championnat Italien est le deuxième à avoir dépensé le plus d’argent (573 millions d’euros, juste devant la Liga et très très loin derrière la Premier League, boostée par ses droits télé aberrants). Dans le désordre, Dzeko, Digne, Salah pour la Roma, Blaszczykowski, Kalinic et Mario Suarez à la Fio, Ansaldi, Pandev et Gakpé au Genoa, Bacca et Luiz Adriano à l’AC Milan, Khedira, Mandzukic et Alex Sandro à la Juventus et enfin Jovetic, Murillo, Miranda, Kondogbia, Perisic et Telles à l’Inter. Peu d’énormes stars internationales mais beaucoup de joueurs frisson, prometteurs ou des valeurs sûres, de quoi laisser penser que la Serie A attire à nouveau les joueurs étrangers sans pour autant se faire plumer en contrepartie.

Si le Calcio a quasiment dépouillé le reste du monde, quelques coups de folie ont aussi eu lieu entre clubs italiens. Dans cet exercice, mention spéciale à l’AC Milan qui a déboursé près de 50 millions pour obtenir Romagnoli et Bertolacci de la Roma et à la Juventus ayant, en toute décontraction, lâché 32 millions auprès de Palerme pour le prodige Dybala et 11 à l’ennemi intériste pour Hernanes.

Bouquet final : les retours annoncés après de longs problèmes physiques de Giuseppe Rossi du coté de la Fiorentina et de Jonathan Biabiany à l’Inter Milan. On les attend, larmes aux yeux.

Du jeu ? En Italie ?

Malgré les dires des ignorants et autres « consultants » sportifs ne se gavant qu’à base de Premier League ou, à la limite de Bundesliga et croyant encore aux vieux clichés concernant le football Italien, la Serie A, ça joue. Et bien. En plus, il y en a pour tous les goûts, entre le jeu porté vers l’avant prôné par l’Inter, Sassuolo ou la Roma, le style plus technique et léché de l’AC Milan, de la Fiorentina ou de la Lazio ou encore le contre assassin maîtrisé à merveille par la Juventus et Naples. Tout ça, évidemment, agrémenté de la plus grande diversité de types de formations, avec des 3-5-2, des 3-4-3, des 4-2-3-1 des 4-3-3 et des 5-3-2 à tire-larigot.

Des schémas de toutes sortes bien loin du jeu ultra-stéréotypé (à de rares exceptions près avouons-le) en Angleterre qui consiste à péter la plus grosse saucisse en l’air et de courir le plus vite possible ou celui encore plus simple, en Allemagne, basé sur le kartofell de 30 mètres qui finit en lucarne ou en dehors du stade.

Amoureux de football, tenez-le pour dit : pour voir Totti, Di Natale, les plus beaux maillots du monde, Pazzini, Toni et sa célébration magique, Buffon, Chiellini, Marchisio, la classe d’Allegri, Hamsik, le retour de Balotelli, une lutte folle pour le titre, Dzeko finir meilleur buteur, Romagnoli prouver sa filiation avec Nesta et du grand football, faites sauter l’abonnement Bein ou repérez à l’avance vos liens Sportlemon car cette année, c’est en Italie que ça se passe.