Alessandra Bianchi : « Si la Roma marque, je crie ! »

Alessandra Bianchi : « Si la Roma marque, je crie ! »

25 novembre 2015 1 Par Nicolas Basse

Avec sa voix enrouée, son accent Italien et sa grande connaissance du Calcio, elle a fait découvrir la Serie A à toute une génération de téléspectateurs de l’Équipe du Dimanche. Mieux, la Romaine a fait partie des premières femmes journalistes sportives prouvant à beaucoup que le football n’était pas qu’une affaire d’hommes. Pour nous, Alessandra Bianchi revient sur sa passion et son parcours.

D’où vous vient l’amour du football ?

De mon enfance. Toute la famille était supportrice, que ce soient mes oncles, mes cousins, mes tantes, mon père, c’est devenu naturel. Une sorte d’héritage de la famille.

En Italie, est-ce plus courant de voir une femme aimer le football ?

Maintenant oui. Je pense qu’il y a plus de supportrices à Rome qu’ailleurs. Dans notre métier aussi. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de préjugés mais aujourd’hui personne ne s’étonne qu’autant de femmes s’intéressent au foot avec ou sans les hommes à côté.

Vos débuts ont-ils été durs ?

J’ai senti le scepticisme ou l’ironie parfois. J’ai appris à reconnaître si quelqu’un m’estimait ou pas. Mais je ne l’ai jamais vécu comme un problème, cela ne m’intéresse pas trop. C’était pire en Italie en tout cas. Et bien évidemment comme partout ce sont les débuts les plus difficiles. On ne te connaît pas, tu dois montrer que tu as des idées, une personnalité et que même si tu souris cela ne veut pas dire que tu acceptes tout. Après c’est plus facile, c’est normal !

Lorsque vous regardez un match êtes-vous du genre à crier, à hurler ou restez-vous réservée ?

Cela dépend. Normalement je me tais jusqu’à exploser à la fin du match si c’est une victoire exceptionnelle. Mais bien évidemment s’il y a un but de la Roma je crie ! Je n’aime pas parler pendant le match, je préfère faire mes commentaires après et je n’aime pas ceux qui critiquent tout le temps, même après 3 minutes de jeu.

Concernant la Roma, quel est votre meilleur souvenir ?

Toutes les victoires sont des beaux souvenirs…. Mais disons le Rome-Parme du 17 juin 2001, le jour du dernier titre. J’étais au Stade Olympique bien évidemment.

Un mot sur Francesco Totti ?

Unique.

Etes-vous satisfaite de Rudi Garcia ?

Dans l’ensemble oui. Il a commis des erreurs, notamment en Ligue des Champions où la Roma paye aussi son inexpérience, mais je pense que cette année est celle de la vérité. De toute façon je faisais partie des personnes qui voulaient continuer avec lui cette saison aussi. On verra bien !

Vous avez travaillé pour l’Equipe, l’Equipe du Dimanche sur Canal +, le Parisien, RMC et l’Equipe du Soir notamment. Vous êtes un peu l’ambassadrice de la Serie A en France

Les gens me parlent tout le temps et encore de l’Équipe Du Dimanche, c’est incroyable. Représenter mon pays est une fierté et cela me fait énormément plaisir !

Beau jeu, beaucoup de buts… Pensez-vous que le Calcio a pris un nouveau virage ?

On se moque souvent du foot italien et souvent celui qui le critique ne regarde jamais un match de Serie A. La tactique en Italie a été toujours importante pour les entraîneurs mais je trouve que certains clichés sont un peu dépassés. Bien sur, il y a des match ennuyeux, mais on les trouve dans tous les championnats. Ces dernières années, la Roma de Spalletti proposait un jeu pétillant et spectaculaire. Certains matchs de la Roma de Garcia sont très agréables. Et Naples, et la belle Fiorentina de Montella et de Paulo Sousa, et la surprise Sassuolo. Mais en France si la Juve et les équipes de Milan vont mal, cela veut dire que tout le foot italien est en déclin et qu’il n’y a rien d’autre à suivre.

Quels sont les chantiers pour que le football Italien se remette définitivement sur la bonne voie ?

Refaire les stades est devenu une nécessité. Regardez l’exemple réussi de la Juventus. Stade de propriété, guichets fermés presque tout le temps, 28 000 abonnés. Un succès. Malgré l’offre de la télé, les Italiens ont encore envie d’aller au stade. Mais le stade aujourd’hui doit proposer des conforts, une vue parfaite du terrain, des parkings, des services complémentaires. Et pour l’instant ce n’est pas le cas : on a des stades vétustes, des prix chers et il y a des places en tribunes où tu ne vois rien. Sur les centres de formations je suis moins inquiète : il y a certains clubs qui ne négligent jamais les jeunes comme l’Atalanta de Bergame, un exemple à suivre. Et on commence à voir des investisseurs étrangers qui amènent de l’argent. C’est bon signe.

Un souhait pour la saison en cours ?

Qu’une certaine équipe gagne… (Rires)

@nicolas_basse