L’Equipe ou l’art du quiz cliché
À peine quelques jours après les commentaires navrants de Christophe Dugarry sur l’AS Roma, c’est au tour du journal L’Equipe de véhiculer des clichés surannés et négatifs sur le football Italien à travers un quiz.
Nous sommes le 23 février 2016 et la campagne de Ligue des Champions est repartie depuis une semaine, avec des affiches très alléchantes. Ce soir, quatre des plus grosses équipes s’affrontent en deux matchs explosifs : Arsenal-Barcelone et Juventus-Bayern. Un programme qui forcera certains à utiliser la fameuse technique du doublé écran.
À cette occasion, le site du quotidien L’Equipe publie un quiz intitulé : « Êtes-vous plutôt Arsenal, Juventus, Bayern ou Barça ? Laquelle (de ces équipes) se rapproche le plus de votre conception du football ? ». Un procédé assez courant et amusant, surtout pour ceux dont le cœur balance entre deux de ces équipes. Seul problème, c’est un exercice assez périlleux : comment résumer la philosophie de quatre clubs avec une telle histoire en seulement 10 questions ?
Dix questions, trois clichés
Pour faire court, les réponses proposées doivent être les plus différenciées possibles. Dès la première question (« votre vision du football c’est plutôt? »), c’est visible : la réponse A « le tiki taka, meilleur moyen de gagner est de confisquer le ballon » correspond au Barça, la B au Bayern « le football total », la D « tout pour l’attaque à Arsenal et la C à la Juventus. Jusque là tout va bien, pas d’offense, puisque même l’icône de Turin Giampiero Boniperti disait : « Gagner n’est pas important, c’est l’unique chose qui compte ». Pour les questions 2 et 3, toujours pas de problème, elles traitent de l’ambiance en tribunes et de la fierté de son club.
Tout bascule à la question 4 « un adversaire vous met au sol avec un tacle un peu trop appuyé. Quelle est votre réaction? ». Quand la réponse B suggère l’intensité et les contacts virils de Premier League, la C fait référence à Suarez du Barça et la D le jeu Allemand, la A renvoie clairement à la Juventus et, plus généralement, au football Italien : « vous vous tordez de douleur comme si on venait de vous AMPUTER une jambe ». Amputer, carrément. Mais si, vous savez, ces joueurs qui n’en finissent plus de rouler par terre à chaque contact, vicieux et tricheurs, qu’on ne voit nulle part ailleurs !
On passe à la question 5 et là encore, haut-le-cœur. Les réponses laissent peu de place au doute : la A fait référence à Arsenal, la B au Bayern Munich, la D à Barcelone et la C à la Juventus. Quand les attaques sur les trois autres clubs abordent le volet sportif, celle concernant la Juventus s’attaque à un aspect extra-sportif et vient encore une fois renforcer un cliché : Italie = corruption. Les journalistes de L’Equipe sont-ils au courant que la Juventus est en passe d’être (au moins en partie) lavée des accusations du Calciopoli ? N’ont-ils pas lu les rapports alarmants d’organisations du football faisant part de matchs truqués partout en Europe ? Il n’y aurait donc que les Italiens suspectés de tricherie ?
S’il n’y a rien à dire sur les questions 6 à 9, la dixième et dernière fait office de bouquet final ! Pour L’Equipe, c’est clair. Arsenal a l’habitude de « perdre en ayant bien joué », Barcelone « gagne en trottinant », le Bayern Munich s’impose « sans qu’on ait compris la formation utilisée » et la Juventus arrache la victoire « en ayant tiré deux fois au but ». Ah le catenaccio, Helenio Herrera, le bus garé devant les cages, les matchs minimalistes, le spectacle qui n’est pas au rendez-vous… Mais L’Equipe est-il au courant qu’en 26 matchs de championnat la Juventus a marqué autant de buts que Tottenham, 5 de plus qu’Arsenal et 11 de plus que l’Atletico Madrid ? Sont-ils conscients que beaucoup d’équipes en Italie produisent un jeu léché et offensif ?
Étiquette
En 2016, il y a donc encore des gens pour nous faire croire, inconsciemment ou non, que l’Italie est le pays de la simulation grossière, de la corruption, du jeu fermé et peu spectaculaire. Évidemment, le Calcio n’est pas exempt de tout reproche. Des joueurs plongent, des affaires louches ont eu lieu et certaines équipes préfèrent bétonner. Mais pas plus qu’ailleurs en Europe ou dans le monde. D’ailleurs, à l’heure d’un football ultra-mondialisé, est-il raisonnable de vouloir coller une étiquette à chaque championnat ? Une Liga offensive mais peu tactique, une Premier League ultra spectaculaire grâce à des défenses et des gardiens médiocres ou une Bundesliga où seules deux équipes font figure de favori ne sont-ils pas autant de clichés qui n’ont plus lieu d’être ?
Évidemment, ce quiz se voulait léger, au ton taquin, drôle et il abuse aussi des généralités sur la Premier League, la Liga ou la Bundesliga. Seulement, l’image de la Juventus qu’il renvoie est beaucoup plus négative que les autres. C’est dommage. La Serie A a besoin d’être mise en valeur et, en s’y intéressant, L’Equipe ferait l’effort de sortir de la pensée toute faite et retrouverait son rôle : informer plutôt que véhiculer des clichés d’un ancien temps.
@Nicolas Basse> Les clichés que vous dénoncez sont la triste réalité d’une période du football italien. Des milliers de vidéo et des condamnations judiciaires le prouvent au besoin.
Chaque « brève » que je lis de votre part est un infecte mélange de pseudo victime accusatrice. Alors qu’il n’est mentionnée nulle part le championnat Italien ou un quelconque club de la série A, tel un christophe Dugarry que vous critiquez, vous distribuez les réponses en fonction des clichés que vous avez en tête sur chaque pays, vous relisez-vous un tout petit peu avant de publier ?
J’adore également vos deux phrases disant que la Juventus, une équipe, parmi d’autres, jugée coupable de fraude, ne doit pas être considérée comme tel, par contre et sans preuves vous accusez tous les autres championnats européen, hors championnat Italien bien évidemment, d’être des tricheurs.
Votre aveuglement et votre acharnement à vouloir démontrer que le championnat Italien est un grand championnat avec un jeu léché et offensif est absurde. Les résultats européen le démontrent le championnat Italien, comme le Français sont de seconde zone et les rares performances dans ces coupes ne doivent pas faire oublier ce triste constat. Il faut savoir reconnaitre quand on est battu.