Serie A : où sont passés les joueurs formés au club ?
Aucun club de Serie A n’apparait dans le Top 20 des équipes européennes faisant le plus jouer les joueurs formés en son sein en 2022-23. Pourquoi ?
Voici les 20 premières équipes du Top 5 européen à accorder le plus de temps de jeu aux joueurs formés au club sur la première partie de la saison 2022-23, selon l’étude du CIES publiée mardi 18 janvier 2023. 9 entités de Liga, 5 de Premier League, 4 de Ligue 1, 2 de Bundesliga et…
Bingo ! Aucune de Serie A !
Encore mieux ? Parmi les 18 équipes des cinq grands championnats qui accordent moins de 1 % de temps de jeu aux jeunes ayant passé au moins trois ans entre leur 15e et 21e anniversaire au club, 6 sont Italiens. Et parmi eux, 5 n’ont pas offert la moindre minute à un jeune du cru depuis le début de la saison. Du grand art.
Où jouent les jeunes italiens ?
On a beau être de mauvaise foi, il faut reconnaitre que les clubs de la Botte ont, pour la plupart, des centres de formation qui sortent de jeunes talents. Mais où ces derniers ont-ils passé leurs jeunes années ? Ce n’est pas difficile : en grande majorité en prêt, en Serie B ou même en Serie C.
Une partie considérable des jeunes italiens, une fois devenus pros, quittent leur club formateur, au moins quelques saisons. Ce qui, d’emblée, réduit leur nombre d’années passées à la maison mère entre leur 15e et leur 21e anniversaire, et explique ce si faible classement des équipes italiennes.
La Roma, 1ère du pays
Parmi les équipes transalpines affichant un résultat plutôt correct, l’AS Roma, premier club italien du classement, pointe à la 21e place, devant l’Atalanta, 24e, et la Juventus, 32e.
Seules trois écuries de Serie A accordent plus de 10 % de leur temps de jeu total à des joueurs de la maison, et seulement cinq ont fait évoluer quatre jeunes ou plus depuis le début de la saison.
À titre de comparaison, 14 équipes du championnat d’Espagne, 9 anglaises, 9 françaises et 7 allemandes ont fait jouer au moins quatre jeunes du cru ou plus.
Un problème d’âge ?
Cette rareté des joueurs évoluant dans leur club de formation en Italie est-elle liée à un âge avancé des équipes de la Botte, réputées pour préférer les plus expérimentés ?
Pas vraiment. Car si l’US Cremonese, l’US Lecce, l’US Salernitana, le Bologna FC, l’Udinese Calcio, Spezia Calcio, le Torino FC ou encore l’AC Monza ont au maximum fait jouer UNE pépite maison depuis le début de la saison 2022-23, ces équipes affichent une moyenne d’âge très acceptable.
Parmi les 98 clubs du Top 5 européen, toujours selon le CIES, l’US Lecce pointe au 5e rang des équipes alignées les plus jeunes, le Torino est 19e, Spezia est 21e, Cremonese 25e, Monza 41e et l’Udinese 43e.
Fait quasiment incroyable, 13 des 20 équipes de Serie A affichent une moyenne d’âge inférieure à celle des onze alignés par les clubs du Top 5 européen en 2022-23.
Et pour le championnat ? Le Calcio n’a pas à rougir, puisque ses joueurs sont, en moyenne (26,9 ans), plus jeunes que ceux d’Espagne (27,8) et d’Angleterre (27), et à peine plus vieux que ceux d’Allemagne et de France (26,7).
Les clubs italiens font donc jouer des jeunes… mais pas ceux qu’ils ont formé.
Le 4e championnat d’Europe pour le temps de jeu des expatriés
L’Italie fait (un peu) plus confiance aux jeunes, d’accord. Mais au-delà même du détail de l’âge, c’est la nationalité de ceux-ci qui doit être observée.
Tous championnats d’Europe professionnels confondus, la Serie A pointe au 4e rang des ligues accordant le plus de temps de jeu aux expatriés.
Devant le championnat d’Italie, qui offre 65,5 % du terrain à des footballeurs venus d’ailleurs, seuls ceux de Chypre, de Turquie et de Grèce font « mieux », quand la Ligue 1 (43,1 %) et la Liga (42,3 %) voient leurs joueurs nationaux truster plus de la moitié du temps de jeu total.
La qualité remise en question ?
Pourquoi les clubs italiens feraient-ils plus jouer des joueurs étrangers que des jeunes formés au pays, déjà habitués à la culture locale ?
À l’été 2022, le CIES faisait le point sur la migration des joueurs, par pays. Premier constat : 152 footballeurs italiens avaient quitté la Botte durant le dernier mercato estival, soit moins que les Pays-Bas (352), la Belgique (267) ou encore l’Irlande (157). Quand même.
Deuxième constat : ces joueurs ne se dirigeaient pas vraiment vers les hautes sphères du football européen, comme le prouve la liste des destinations ci-dessous (avec tout le respect pour les pays cités). Sur 152, seuls 15 rejoignaient des pays du Top 5 européen.
Une preuve d’un faible réservoir de talents, en Italie, pays qui n’a jamais su exporter ses joueurs ?
Il faudra vite trouver la réponse pour le pays, non qualifié pour la Coupe du monde 2022, et dont les prestations des clubs dans les championnats européens majeurs (déso, l’AS Roma, la C4 fait quand même plaisir) n’ont pas été à la hauteur d’une nation quatre fois championne du monde et ayant régné sur le football mondial durant 20 ans depuis longtemps.
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