Pourquoi l’Italie va galérer contre la Macédoine

Pourquoi l’Italie va galérer contre la Macédoine

9 octobre 2016 0 Par Nicolas Basse

Après son match nul 1-1 contre l’Espagne, l’Italie se rend en Macédoine pour la suite des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018. Une rencontre gagnée d’avance ? Pas forcément. Voici pourquoi.

Parce que… la Macédoine voudra prendre l’Italie à son propre jeu

Le onze probable de la Macédoine

Contre les équipes supérieures techniquement, comme l’Espagne, ou au-dessus physiquement, à l’image de l’Allemagne, la Nazionale a pris l’habitude avec Antonio Conte de jouer le contre, en acceptant de subir la possession adverse. Un style de jeu risqué mais, lorsqu’il est maîtrisé à la perfection, très efficace. Avec l’arrivée de Ventura à la tête de l’équipe italienne, cette philosophie de jeu n’a pas changé. Défendre, laisser le ballon à l’adversaire, subir et, tout d’un coup, placer des attaques rapides et assassines.

Seulement, contre les petites équipes, ce n’est pas la même chose. L’Italie doit plus tenir le ballon, créer des attaques placées et ça, ce n’est pas dans son habitude. Face à la Macédoine, elle ne pourra pas laisser la balle à l’adversaire en attendant qu’elle fasse quelque chose. Et justement la Macédoine, elle, va s’appuyer sur cette possession nouvelle pour l’Italie en développant sa tactique favorite : le 5-3-2 dédié au contre prôné par son jeune entraîneur (40 ans à peine) Igor Angelovski. Attention donc pour l’Italie d’exploiter intelligemment les nombreux ballons qu’elle aura, de savoir gérer les temps forts et les temps faibles en mettant le ballon au chaud et à se prémunir contre les salves macédoniennes.

Parce que… Pandev-Nestorovski

On ne va pas se mentir, la Macédoine a, globalement, une équipe nulle. Même les gars de Footballski le disent. Seuls deux joueurs sortent du lot chez ce petit pays des Balkans. Goran Pandev, attaquant de 33 ans ayant passé 15 ans de sa carrière en Italie pour 99 buts marqués (principalement à Naples et à la Lazio de Rome) et Ilija Nestorovski. Arrivé cet été à Palerme en provenance de l’Inter…Zaprešić (où il a marqué 69 buts en 90 matchs), le buteur est l’unique joueur à ressortir du collectif palermitain. Déjà 3 buts en 7 matchs, des appels incisifs, un flair certain. Pas grand chose d’autre, avouons-le.

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Dire que le point fort de la Macédoine réside en ces deux joueurs n’est pas forcément rassurant pour les supporters du pays ni inquiétant pour les Italiens, mais attention tout de même. Pandev connait par cœur les joueurs de la Nazionale, leur tactique, leur mentalité et Nestorovski est en jambes. Alors dans les Balkans, tout est possible, et un but improbable est plus vite arrivé qu’on ne pense. Le Philip II Arena, à la jolie capacité de 36 000 places, est prêt à rugir (au moins l’espace d’un but) et la défense macédonienne prête à donner son corps et à défendre plus que salement pour éteindre les velléités italiennes.

Parce que… l’Italie est chamboulée

Le onze probable de l'Italie

Après le match contre l’Espagne, trois joueurs ont quitté le groupe italien. D’abord, Riccardo Montolivo, sorti sur blessure en première mi-temps, est reparti immédiatement en Italie pour se faire opérer de sa rupture des ligaments croisés au genou. Ensuite, c’est Graziano Pellè qui a fait son sac, exclu du groupe après n’avoir pas serré la main de son entraîneur lors de son remplacement en cours de seconde mi-temps. Enfin, c’est Giorgio Chiellini qui est reparti à Turin. Blessé avant le match contre l’Espagne, il n’aurait pas pu officier contre la Macédoine et le staff italien lui a laissé quartier libre pour rentrer se reposer et se remettre sur pieds. Entre une sale blessure qui attriste le groupe, un écart de comportement inhabituel pour une sélection habituée à la rigueur et à la classe et le départ d’un leader, cela fait beaucoup en peu de temps. Assez pour déstabiliser les Azzurri ? On ne sait jamais.

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Sur le terrain, Ventura devrait donc procéder à quelques changements, à part au gardien et en défense. Si De Sciglio devrait garder sa place en piston gauche, Candreva est en balance à droite avec Florenzi. Au milieu, De Rossi est indétrônable tandis que Bonaventura et Verratti pourraient être (enfin) titularisés. Le Milanais remplacerait son coéquipier Montolivo retourné à l’hôpital et le Parisien devrait finalement avoir du temps de jeu, préféré à l’irréprochable Parolo. Quant à l’attaque, elle sera forcément modifiée avec l’exclusion de Pellè. Ciro Immobile est pressenti pour le remplacer tandis qu’Eder pourrait céder sa place à celui qui se pose de plus en plus comme l’avenir offensif de la Nazionale, le « coq » Belotti. Honnêtement, on est plutôt confiants.

@nicolas_basse