Boukary Dramé : « En Italie, Serge Aurier aurait sûrement été viré »

1 mars 2016 0 Par Nicolas Basse

Formé au Paris Saint-Germain et passé par Sochaux, l’arrière gauche évolue depuis cinq ans en Italie. Il nous parle de l’Atalanta Bergame, de pâtes al dente, de tactique et de Serge Aurier.

Es-tu heureux de ta vie en Italie ?

Je me suis bien adapté, même si au début c’était compliqué. Mais plus le temps passe et plus je me sens bien, chaque année c’est mieux. Et puis le cadre de vie est si plaisant et la ville tellement belle que ça aide !

On peut dire que Sochaux est moins beau que Bergame ?

(Rires)… Ha ça oui c’est clair ! Mais après c’est différent, Sochaux est une petite ville, la comparaison ne tient pas. Enfin bon, rien que niveau climat, il n’y a pas photo.

Et niveau gastronomie, ça va ?

Holala on mange tellement bien ici… Les repas c’est un peu la fête. Mon plat préféré ? J’ai un faible pour les pâtes de toutes sortes. Et il y a un nombre de sauces impressionnant. Toutes sont bonnes mais, attention, quel que soit l’accompagnement, les pâtes c’est al dente !

Quelles sont les différences entre le football Français et Italien ?

Ici, tu es comme à l’école. Tu apprends tout le temps. À l’entrainement, on peut passer énormément de temps pour expliquer ou revoir quelque chose qu’on n’a pas compris. Il faut que tout soit parfait, bien intégré. C’est surtout une différence de mentalité. En Italie, la tactique est primordiale ! D’ailleurs je n’ai jamais autant travaillé que depuis que je suis dans ce pays. Au début, j’ai eu du mal à supporter les charges de travail à l’entrainement. Mais au bout d’un moment, on s’y fait.

Comment décrirais-tu l’Atalanta Bergame aux Français qui ne connaissent pas ce club ?

C’est un club comptant beaucoup de supporters à travers l’Italie. En arrivant à Bergame, j’ai compris que les tifosi aiment vraiment leur club, qu’ils feraient tout pour lui. Ils sont exigeants mais viennent au stade avec le cœur et nous soutiennent quoi qu’il arrive. Et puis l’Atalanta a une longue histoire et c’est un club très respecté. Dans les tribunes, les parents et les grands-parents viennent avec les plus jeunes, il y a une vraie ambiance de famille. Ils ont ça dans le sang.

Quels sont les joueurs les plus impressionnants de l’effectif ?

Alejandro Gomez. Même s’il est blessé, c’est un petit joueur très vif et technique qui peut faire la différence à tout moment. Et puis il y avait Maximiliano Moralez qui est parti cet hiver au FC Leon. Très fort. D’ailleurs son départ se ressent : on est plus en difficulté offensivement depuis qu’il est allé au Mexique.

Tu es considéré comme un des meilleurs à ton poste en Italie mais tu n’es évalué qu’à 2M d’euros sur le site transfermarket. Une réaction ?

Je ne regarde pas trop ce genre d’informations mais cela veut dire qu’il faut que je continue à travailler et à m’améliorer ! Le problème, c’est que le temps passe. J’ai déjà 30 ans !

Si le PSG t’appelle pour devenir arrière droit à la place de Serge Aurier, tu signes ?

Ha mais je signe direct, sans me poser de question ! Je suis toujours supporter du club, évidemment. Je suis leurs résultats et s’ils m’appellent je suis prêt à jouer à n’importe quel poste.

Penses-tu qu’Aurier aurait été puni plus durement en Italie ?

Clairement. C’est sûr ! Ils sont plus sévères ici. En Italie, ça ne rigole pas. Surtout quand tu touches à l’image du club, à son histoire ou à ceux qui y travaillent. Je pense que dans un club Italien il aurait eu une énorme amende et il aurait sûrement été viré directement. Après, Serge Aurier est un grand joueur et je suis certain que son retour va bien se passer. Le PSG a pris sa décision et il faut la respecter. C’est un grand club, ils savent ce qu’ils font.

À part le PSG, quel serait ton club de rêve ?

En Italie je dirais l’AC Milan. Ce n’est pas loin de Bergame et il s’agit d’un très grand club avec une histoire belle et riche. Et pourquoi pas un tour en Angleterre ? Même si cela fait plusieurs années qu’ils ne sont plus aussi forts en Europe, cela reste un championnat attractif, avec des stades pleins et un très bel emballage. Médiatiquement c’est celui dont on parle le plus car on ne va pas se mentir : l’Angleterre c’est là ou il y a le plus d’argent.

@nicolas_basse