« Serie A, je t’aime ! »

« Serie A, je t’aime ! »

11 novembre 2015 0 Par Nicolas Basse

Sur Twitter ils s’égosillent, provoquent, distillent des informations précieuses, beuglent leur passion ou commentent de matchs en direct. Grâce à eux, suivre le football Italien est devenu plus facile, émouvant ou très drôle. Puisqu’ils font vivre le Calcio, nous avons décidé de les interviewer. Quentin Samson, monégo-italien feu-follet de twitter, répond à nos questions.

Peux tu te présenter ?

Quentin, classe 1993 (celle des cracks paraît-il). Je travaille dans un service ADV (administration des ventes) à raison de 35 heures minimum par semaine. Ma pratique du sport se résume à un léger entretien musculaire en solo, j’ai tourné la page du football il y a plusieurs années où j’évoluais à un poste qu’on pourrait qualifier de moutinhesque.

Tu supportes Monaco et… Les clubs Italiens en général. D’où te vient cette passion pour le foot Italien ?

Déjà que Monaco est une longue histoire… Ça m’est venu très naturellement lorsque la Serie A était sur le trône de l’Europe du lundi au dimanche. Notamment au début des années 2000, l’époque où la Ligue des Champions était encore diffusée sur TF1 et où les aventures du Milan, de la Juve ou de l’Inter étaient à portée de télécommande. J’ai été facilement charmé par le charisme de certains joueurs, des maillots et des stades légendaires. C’est dans la continuité que je me suis presque surpris à bondir lorsqu’Inzaghi et Shevchenko crucifièrent l’Olympique Lyonnais courant 2006. Ce n’était alors que le début de la fin pour mon patriotisme footballistique Français au dépens de l’Italie qui m’intéresse footballistiquement, linguistiquement et culturellement depuis plus de dix ans maintenant. Je me suis finalement résolu à n’avoir qu’une seule équipe dans la flamboyante Ligue 1 et tout mon amour pour un seul championnat.

S’il y avait un France-Italie à l’Euro 2016, qui soutiendrais tu ?

Comme en 2006, malheureusement pour ma famille et mes amis. Cela fait longtemps que je ne me reconnais honnêtement plus dans cette équipe de France même si je regarde leurs matchs dès que possible, il ne faut pas pousser non plus. Je ne suis pas le genre à m’inventer des origines et à cracher sur la sélection Française, je suis Français. De plus, avec le récent retour de Monégasques (ex désormais) en équipe A, ça m’a poussé à davantage suivre leurs prestations individuelles. Néanmoins, j’ai franchis la frontière une fois, j’y reste. Forza !

La Premier League, t’en penses quoi ?

Je ne peux plus insulter ce championnat qui vient d’accueillir Anthony Martial et j’en suis le premier frustré. Plus sérieusement, c’est un terrain de jeu qui ne m’a jamais vraiment attiré même si je garde un œil curieux sur la performance de certains anciens de l’ASM ou de Serie A. Baigné dans l’argent et par les éloges de nos médias nationaux, je laisse volontiers ma place à nombreux de mon entourage habitués à dévorer de la PL.

La Serie A, championnat le plus dur à remporter ?

À remporter, je ne sais pas. Le trou entre la Juventus et les autres clubs Italiens semble se creuser d’année en année comme en témoigne le projet du J-Village ou encore le Juventus Stadium, loin des stades vétustes de certains « concurrents ». Maintenant, sur un début de saison raté comme c’est le cas actuellement, la Juve doit faire face à une véritable meute. Et là, va savoir qui va gagner cette année…

Comment vois-tu la saison en cours ? Des pronostics ?

Après ce départ salasse, je place quand même la Juventus tout en haut dans mes pronostics. À voir sur le long terme pour  l’Inter qui ne devrait pas avoir autant de chance toute la saison même si leur défense sera difficile à percer pour le restant de l’exercice. Aucune certitude sur le Milan. Naples m’excite assez, je les vois et les espère haut en mai prochain, pour le football tout simplement. Et la Roma, ça dépendra de leurs capacités mentales, une cagade face au Barca, à tout hasard, en C1 et les petits gars pourraient être traumatisés pour encore six mois. Comme il y a un an. Et courage à la Lazio, Fiorentina et au Torino, ces équipes qui vont se battre comme des chiffonniers pour notre plus grand plaisir. Sans oublier les Empoli, Sassuolo ou Chievo, surprenants de week-end en week-end, Serie A, je t’aime.

Tu es assez actif sur Twitter. Pour toi, c’est un outil d’information, un défouloir pour ta « folie » du football ?

Un peu de tout très honnêtement, et c’est vachement addictif cette merde. A la base, je n’y comprenais pas grand-chose et puis on commence à s’intéresser aux bons comptes, aux bonnes personnes et on devient le premier au courant sur un paquet de choses concernant l’actualité, chose qui m’a toujours beaucoup intéressé. Ensuite, c’est assez génial pour le football. Tu peux suivre des matchs d’un œil, but par but, stat par stat en étant à 200 bornes de ta pauvre petite télévision. Maintenant, le terme de défouloir est aussi le bon. Moi qui suis loin de pouvoir aller suivre mon équipe au stade ou même aller voir de la Serie A de mes propres yeux, c’est le lieu pour s’exprimer et discuter de tes passions avec d’autres personnes. Enfin, c’est clair et net que quand un gars sur le pelouse ne met pas un pied devant l’autre, il ne faut pas hésiter à l’insulter. En général, il marque lors de la prochaine rencontre. C’est aussi ça, la magie de Twitter.

Un joueur et un souvenir qui t’ont marqué plus que le reste ?

Des dizaines de joueurs m’ont marqué mais si je devais en citer un, ce serait sûrement Paolo Maldini. Un flow inégalable, un palmarès long comme le bras, n’importe quel mec qui connaît un minimum le ballon se doit de l’appeler Monsieur. Son élégance m’a probablement marqué à vie. Sinon, je dirais Totti ou Buffon, des mecs que j’ai toujours admirés, tant avec leurs clubs qu’en sélection. N’ayant pas de club dans mon cœur en particulier, le sujet est particulièrement large, ayant autant de respect pour Zanetti que pour Del Piero. Et puis des souvenirs, il y en a des dizaines comme l’anecdote sur le Milan en C1 dans les années 2000 (voir plus haut), ou celles de l’Inter ou de la Juve plus récemment. Ce fut assez spécial lors du printemps dernier où les Bianconeri ont affronté mon cher ASM. J’étais sans doute le seul supporter Monégasque à mourir de rire quand Chiellini a malencontreusement attrapé le ballon de la main dans les premières secondes du match retour.

Y a t’il un tweet dont tu es particulièrement fier ?

C’est difficile à dire, je prends les tweets les uns après les autres. C’est le plus souvent porté sur le second degré et sur le troll, voire l’auto-troll. Il faut savoir rire de soi-même, de son club avant de tailler les autres, c’est bien normal. Maintenant, ça reste un réseau social, je n’en attends pas grand chose et je n’ai jamais eu envie de me créer un personnage, je suis le même dans la vie.

Enfin, as-tu un souhait pour cette saison ?

Un apéro géant entre Twittos amoureux du championnat Italien, imagines-tu ? Ou alors Monaco champion, les meilleurs à leurs places en Italie, Totti avec la C1 et Insigne sur la C3, sobrement. Ou plus simplement, la poursuite de l’ascension de notre belle Serie A, c’est en marche mais les locomotives, Milanaises notamment, ont besoin de tenir leur rang. On y croit et on ne lâche rien.

@nicolas_basse