Foot culture #0
Une nouvelle rubrique pour Serie A mon amour avec Foot Culture. Chaque numéro sera consacré à une oeuvre ayant trait au football. Explications.
Parmi tous les sports, le football a une place bien particulière, un peu celle du vilain petit canard. Déclarez-vous passionné de rugby ou de cyclisme et personne ne vous fera de remarque désobligeante. Ce sont des sports « nobles », évidemment. Mais exposez votre fièvre du football et, immédiatement, beaucoup de vos interlocuteurs porteront sur vous un regard différent voire négatif. Et oui, vous êtes passé dans la catégorie « beauf ». Un phénomène courant dans certains milieux pour qui se laisser aller à « l’opium du peuple » est bien le signe d’êtres inférieurs à considérer avec mépris ou condescendance.
Pourquoi ce traitement singulier ? Le football représente l’universel, le populaire, apprécié du plus grand nombre. Exactement ce que certains vilipendent, à l’instar du cinéma hollywoodien ou de la musique mainstream. Se distinguer coûte que coûte du « peuple » serait devenu un critère primordial pour accéder à un statut social digne.
Seconde raison, l’image du football dégradée ces dernières années, avec un univers mêlant argent, agents et comportements limites. Oui, il est loin le temps où un joueur comme Michel Platini gagnait le salaire d’un haut cadre d’entreprise et fumait ses clopes en rigolant avec ses amis la veille d’un match. Désormais, ce sont des stars payées à coups de millions, surentraînées, sans vrai amour du maillot, au discours pauvre et aseptisé. Un constat vrai, en général. Vu de l’extérieur sous sa face sombre, le football peut véhiculer une image très négative. Une image amplifiée par les médias qui ne manquent jamais d’opposer, avec la légèreté et l’objectivité qu’on leur connait, la noirceur du football à l’angélisme, au bon esprit et au respect de sports comme le rugby ou le handball. La stupidité du footballeur au mérite à la la persévérance de l’athlète.
La dernière raison est en partie la conséquence de celles mentionnées ci-dessus : l’absence quasi totale du football dans l’univers culturel. Peu d’écrivains, de chanteurs, de cinéastes ou de philosophes ont fait part de leur amour de la gonfle. Dommage quand on sait l’impact bénéfique que cela aurait, particulièrement sur les classes les plus « cultivées ». Ils sont peu, oui, mais ils existent. De toutes les nationalités (et oui, pas qu’Italiens), de tous les âges, de niveaux sociaux différents. À leur façon, ces artistes ont parlé du ballon rond. Avec amour, nostalgie, humour, regrets, haine.
Rendez-vous au prochain numéro pour découvrir une première oeuvre liée au football. Parce que le foot n’est pas qu’un sport de brutes et de beaufs, mais surtout un formidable vecteur d’émotions. Comme le dit M. Bonjour Tristesse, « l’opium sans ses effets secondaires, c’est quand même pas mal ».
Bien vu Nicolas ton analyse dans Foot #0. Abrazo.