Nizar Melki (SportEasy) : « Voir Buffon chanter l’hymne me fait frissonner »
Fondateur du site SportEasy, dédié à la gestion d’équipes de sport en ligne, Nizar Melki nous parle de son parcours, de football et de son passage dans l’équipe de jeunes du PSG.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Nizar Melki, j’ai 33 ans. Je suis né à Paris et j’y ai grandi, ainsi qu’en banlieue parisienne. Je suis d’origine libanaise par mes deux parents, d’où mon nom ! J’étais plutôt bon élève, j’ai fait une prépa scientifique, maths sup-maths spé, l’école Polytechnique à Paris et enfin un master à Stanford en Californie, en pleine Silicon Valley. C’est là-bas que j’ai pris goût à entrepreneuriat web.
À part ça je suis un énorme fan de sport, et notamment de foot. Je suis ce sport comme un dingue depuis tout petit alors que mes parents n’y prêtaient aucune attention. Cela ne m’a pas empêché d’y convertir mon petit frère. J’ai d’ailleurs joué dans les équipes de jeunes du PSG de 1992 à 1999, jusqu’à un niveau régional. J’étais milieu de terrain, souvent offensif, à part quelques années en numéro 6 et quelques mois en arrière latéral… Mais mon truc c’était la passe décisive.
As-tu croisé des jeunes devenus célèbres ?
Pas tant que ça. Je suis un tout petit peu plus jeune qu’un Nicolas Anelka, je l’ai vu au Camp des Loges assez souvent. Et puis dans les équipes de jeunes on avait un niveau régional et hétérogène, et en plus les dernières années j’étais souvent blessé, donc ça ne m’a pas aidé pour côtoyer les meilleurs… Ha si, il y en a un ! Il y a trois ou quatre ans, je lis par hasard « Houcine Kharja à l’Inter Milan » et je me dis « PUTAIN j’ai joué avec lui » ! Je ne le connaissais pas du tout en tant que joueur pro et je ne savais même pas qu’il avait percé.
Quelles sont tes équipes préférées ?
Ayant porté les maillots des équipes jeunes du PSG, j’ai forcément un attachement pour le club, depuis toujours. Mais je vais dire un truc choquant pour les Parisiens : comme ça fait très longtemps que j’aime le foot, j’ai grandi avec une très belle équipe de l’OM. Alors je suis un fan du PSG qui, secrètement, aime bien Marseille. Waddle, Papin, Abedi Pelé, c’était hallucinant. Mais il ne faut pas trop le dire.
Sinon je suis tous les championnats européens et j’ai une équipe coup de cœur dans chacun. En Italie, puisque j’ai commencé à suivre le foot à la fin des années 1980-début des années 1990, j’adorais Parme. Ils ont gagné des Coupes d’Europe, fini plusieurs fois deuxièmes de Serie A et je m’étais pris de passion pour un sombre attaquant suédois, Tomas Brolin, que je trouvais vachement bon alors que non. Mais malheureusement, le club a subi de tristes événements récemment. J’espère qu’ils finiront par remonter. Thuram, Cannavaro, Crespo, Buffon… Il y en a eu de grands joueurs chez eux.
Buffon, j’en suis un gigantesque fan. Déjà parce qu’il a commencé à Parme et parce que c’est un des meilleurs de l’histoire. Et puis rien que le voir chanter l’hymne italien, ça me fait frissonner ! Je l’adore. C’est l’essence même du vrai football.
Qu’est-ce que c’est, SportEasy ?
En 2011, j’ai rencontré Albin, mon futur associé, quasiment sur un terrain de foot. On gérait chacun une équipe loisir et à la fin du match on a commencé à se dire que gérer une équipe de foot, c’était vraiment galère. C’est des mails à n’en plus finir pour savoir qui peut venir, des textos de dernière minute, essayer de voir qui ramène les chasubles, les maillots… Et puis j’adore les stats donc faire le tour des joueurs pour savoir qui a marqué, et combien de fois, ça dure des heures… Après, tu montes une page Facebook, mais certains n’ont pas Facebook… Cela nécessite énormément de temps et d’outils différents.
On s’est donc dit : « avec internet, les sites, il y a un truc à faire, qui permette aux coachs de gagner du temps et aux joueurs de partager leurs émotions et d’avoir beaucoup d’infos en peu de temps ». Au départ, on voulait juste répondre à nos propres besoins et très vite on s’est rendu compte qu’il y avait tout un marché en France et dans le monde, dans le football et dans les autres sports autour de services comme celui-ci. Concrètement, SportEasy permet d’inscrire plusieurs personnes dans une équipe et de gérer les convocations pour les matchs, les absences, les statistiques (buts, passes décisives), de communiquer simplement sur une seule et même interface et de se noter entre partenaires. Ça va même au-delà puisque les joueurs peuvent se chambrer avant les matchs, envoyer des photos prises après les rencontres, élire le meilleur joueur…
Au-delà des sports collectifs, on a beaucoup de demandes de gens qui nous disent être entraîneurs de sports individuels, comme le tennis, la natation, le cyclisme, et qui aimeraient savoir si le mardi des gamins vont être en retard au rassemblement, pouvoir mieux gérer les compétitions durant les weekends… Et du coup nous allons sortir une version pour ces sports-là. On a même des demandes de groupes de chorale, d’E-sport… On se rend compte que cela peut servir à plein d’associations qui ont besoin de pouvoir s’organiser.
Aujourd’hui, ça représente quoi SportEasy ?
Dès 2011 il y a eu les prémisses de SportEasy, avec deux équipes qui utilisaient nos services. Maintenant, il y en a 25 000, réparties dans plus de 100 pays à travers le monde pour près d’un demi-million d’utilisateurs. On est leaders en France, Suisse, Belgique, Luxembourg, pas mal au Canada dans la partie francophone et aux USA et Grande-Bretagne on se développe bien. En ce qui concerne le nombre de sports, nous sommes disponibles sur 19 sports collectifs. Dans l’ordre d’utilisation cela donne : football, rugby, basket, hand, volley, hockey sur glace, hockey sur gazon… Notre site est disponible en 4 langues : Français, Anglais, Espagnol et Hollandais. À la fin de l’année on aura Allemand, Italien et Portugais.
Quels sont les prochaines étapes de SportEasy ?
Alors à part les langues et des versions pour les sports individuels, on va refaire toutes nos applis mobiles pour la fin de l’année, parce qu’elles ne permettent pas d’avoir accès aux mêmes fonctionnalités que sur le site. Par exemple, on ne peut pas remplir les passeurs décisifs avec l’application à la fin du match. Nouvelle ergonomie, nouvelle interface, ce sera bien plus beau et pratique.
On veut aussi sortir une version « club », parce que beaucoup de clubs nous ont appelé en nous expliquant qu’ils avaient une équipe de U12 utilisant l’application, mais aussi une équipe de U21 et de seniors. Alors cette version club permettra aux clubs d’avoir la version premium de SportEasy (plus de fonctionnalités, pas de publicité) pour moins cher.
Enfin, on compte développer plusieurs fonctionnalités sympathiques comme des systèmes de covoiturage ou avoir la possibilité de noter les événements en direct pendant le match ! Le principe : au début du match un chrono se lance et quand il y a un changement, un but, tu peux le rentrer en direct sur SportEasy et avoir le film du match très précis. C’est assez excitant et on a hâte que ça arrive.