Lyon-Juventus : un duel déséquilibré ?
Si, pour certains, l’affiche parait disproportionnée en faveur de la Vieille Dame sur le papier, les juventini devront se méfier de l’Olympique Lyonnais. Pour plusieurs raisons.
Parce que… Le jeu lyonnais
C’est vrai, les réseaux sociaux ont largement tendance à se moquer de la défense lyonnaise, de son gardien surcoté et de la capacité des supporters du club à surévaluer leur équipe et leurs joueurs. À les entendre, ils seraient les plus beaux à regarder et plus ou moins les meilleurs. D’ailleurs, leur échec en Ligue 1 ne serait que la faute d’un accord secret entre les deux grandes puissances étrangères que représentent le PSG et Monaco. Une fois passé l’éclat de rire provoqué par ces doux rêves lyonnais, il est bon de rester objectif. Certes, Lyon n’est pas un grand d’Europe et n’a pas une armada très impressionnante, mais il s’agit d’une équipe joueuse, capable de très vite se projeter vers l’avant comme de construire des attaques assez léchées et de mettre une grosse intensité physique d’entrée de match.
Qui plus est, certains de ses joueurs sont de haut niveau, tous formés au club. Le jeune milieu de terrain omniprésent, Corentin Tolisso, véritable révélation et taulier du groupe, le second attaquant Nabil Fékir, revenu d’une longue blessure, doté d’une géniale patte gauche et d’une vision du jeu rare, et enfin Alexandre Lacazette. Le buteur international français est annoncé titulaire après ses deux mois d’absence, et doit secrètement rêver de marquer contre la Juventus pour fêter son grand retour.
Parce que… Le 3-5-2 et des absents
Une des grandes interrogations du match réside dans l’opposition tactique que se livreront les deux entraîneurs, Bruno Génésio et Massimiliano Allegri. Si coté lyonnais le 3-5-2, système favori du coach et des joueurs depuis plusieurs semaines, ne fait guère de doute, qu’en est-il coté Turinois, dont le 3-5-2 est le système fétiche depuis plusieurs années ? En championnat, les Italiens ont plus l’habitude de jouer des grosses équipes (Naples, Roma, Inter, Milan) adeptes de la défense à 4, tandis que ce sont des équipes de milieu de tableau qui adoptent le 3-5-2, ce qui ne pose pas de problème aux bianconeri. Mais que faire contre un adversaire solide adoptant le 3-5-2 ? Tenter de le dominer en montrant une meilleure maîtrise de ce système ou user de sa science tactique pour passer en 4-4-2 ou en 3-4-3, deux schémas utilisés ce weekend ?
Avec les absences de Mandzukic et de Pjaca, le 3-4-3 semble improbable, hormis avec un Cuadrado à gauche, Higuain dans l’axe et Dybala à droite. L’autre possibilité, le 4-4-2, vu ce weekend en Serie A contre l’Udinese, semble également à écarter, puisque l’équipe a peu convaincu sous ce format. Un bon vieux 3-5-2 devrait être de mise, malgré l’absence de Chiellini, avec Benatia pour le remplacer. La bataille aura donc lieu, en partie, sur les cotés, où l’expérience d’Evra et de Dani Alves devrait l’emporter sur Rybus et Rafael.
Parce que… Le Parc OL est un formidable outil
Des 60 000 places que compte le stade de Lyon, seules quelques-unes n’ont pas (encore) trouvé preneur. À l’occasion de ce match de Ligue des Champions contre la Juventus, l’enceinte pourrait battre son record d’affluence. Pas forcément suffisant pour impressionner des Turinois habitués aux grandes joutes internationales, dans les stades les plus légendaires, mais assurément un élément galvanisant pour des Lyonnais ayant la ferme intention de retrouver leur standing sur la scène européenne.
À lire aussi : Pourquoi la Juventus a besoin de l’Inter Milan
À l’extérieur, dans un grand stade, contre une équipe joueuse et avec quelques absents, la Juventus qui a la fâcheuse tendance de mettre du temps pour vraiment démarrer en Ligue des Champions part légèrement favorite, mais ne devrait pas avoir un match facile. Mieux vaut donc rester prudent coté Turinois, pour mieux s’enthousiasmer si victoire il y a.
@nicolas_basse