« Adriano, mes plus grands frissons et ma plus grande déception »

25 octobre 2015 1 Par Nicolas Basse

Sur Twitter ils s’égosillent, provoquent, distillent des informations précieuses, beuglent leur passion ou font des commentaires de matchs en direct. Grâce à eux, suivre le football Italien est devenu plus facile, émouvant ou très drôle. Puisqu’ils font vivre le Calcio, nous avons décidé de les interviewer. C’est @FrançoisL, nouveau rédacteur en chef de Calciomio qui ouvre la danse.

Peux-tu te présenter, hors football ?

J’ai 26 ans, je suis animateur pour enfants. J’ai un bac+5 en développement culturel et social et je suis éducateur bénévole dans un club de tennis. Mes parents sont nés en Italie et se sont connus en France.

Tu es rédacteur adjoint de Calciomio, un des sites de référence sur la Serie A. Peux-tu nous parler de ton poste ?

Pour tout dire, je viens de passer rédacteur en chef ! J’étais adjoint du fondateur du site Valentin Pauluzzi depuis quelques temps et spécialiste de l’Inter. Je m’occupais de la présentation et du résumé des journées, ainsi que de la rubrique « l’équipe du mois ». Depuis que la formule a changé cet été, nous sommes une équipe un peu plus rétrécie mais toujours motivée !

Pourquoi supportes-tu l’Inter ?

Quand j’étais petit, il y a eu un déclic avec la Coupe du Monde 98 car j’ai vu jouer Ronaldo. Il Fenomeno m’a donné envie d’aimer le football, et il évoluait à l’Inter Milan. L’autre raison est que toute ma famille, mon père le premier, était pour la Juventus. Alors forcément, jeune, j’avais l’esprit de contradiction. J’ai donc choisi l’Inter.

Y a t’il un joueur et un souvenir qui t’ont le plus marqué ?

Adriano, sans hésitation. C’est le joueur qui m’a donné le plus de frissons, le plus marqué et déçu. Surtout, il m’a laissé un grand goût d’inachevé. Il pouvait être le meilleur et il a coulé comme un sac. Je me souviens qu’en 2004/2005, il marque 10 buts en 9 journées. C’était un monstre et il a tout gâché. Mon meilleur souvenir reste mai 2010 : le triplé ! J’étais à Milan lors de la finale. Le doublé de Milito contre le Bayern Munich… Il finit la saison avec 30 buts dont de nombreux lors de matchs très importants et aurait du remporter le Ballon d’Or.

En 2013, Thohir a pris les rênes de l’Inter. Comment juges-tu sa présidence ?

Il a été très intelligent. Petit à petit, il a placé ses hommes pendant que l’administration Moratti finissait de partir. Il a investi de l’argent, remonté le club à flots et ce n’était pas facile avec l’équipe en présence lors de son arrivée. La première année nous avons retrouvé l’Europa League. Après, il y a eu des échecs avec les recrutements de Vidic et de M’Vila, et un peu plus tard de Podolski (et un peu Shaqiri). Cette année, le recrutement a été très fort, avec l’arrivée de nombreux joueurs de qualité (Murillo, Felipe Melo, Miranda, Alex Telles, Perisic, Jovetic, Kondogbia…) et je pense que l’équipe peut faire quelque chose en championnat.

Que penses-tu de l’Inter de Mancini ?

Depuis 2010, l’équipe a été détruite. Il y a eu 7 entraîneurs, des 4-4-2, des 4-2-2-1-1, du 3-5-2 et des joueurs pas adaptés à ces systèmes. Mancini a fait un gros boulot depuis novembre 2014, notamment dans la mentalité. L’Inter est solide, a mûri, et je suis satisfait du début de saison. Plusieurs matchs ont été gagnés d’un seul but d’écart, la réussite a été provoquée. Le calendrier de début de saison était difficile et nous avons été bons.

Un mot sur Felipe Melo, ce poète ?

(Il rit) Son début de saison est malin. La ruse et l’expérience, c’est ce qu’il nous manquait. Il apporte de la dureté, de la sérénité et en plus il est craint par les adversaires. Avec Medel et Kondogbia, ils forment un des meilleurs trios de milieu en Italie au niveau physique.

Kondogbia fait-il un début de saison poussif ?

Il n’y a pas de problème. Il a déjà joué un quart de finale de LDC, possède un énorme potentiel, a un physique et une technique hors-norme... Ses 31 millions sont justifiés vu le marché (complètement déréglé par les Anglais) aujourd’hui. On sait bien que l’adaptation en Serie A est dure : plus d’entraînements, de tactique, de physique… Mais aucun doute qu’il fera une grande saison et une grande carrière.

La Juventus, ça t’inspire quoi ?

J’ai un tempérament particulier car en Europe je supporte tous les clubs Italiens, même la Juve, pour le coefficient UEFA et la réputation de la Serie A. J’ai du respect pour le club, mais en Serie A si on les affronte je n’ai aucune pitié ! En revanche, j’éprouve un peu de haine pour la Sampdoria, pitoyablement éliminée par une équipe quasiment inconnue en qualifications d’Europa League.

Contrairement à certains, tu utilises Twitter d’une manière sobre et modérée. Pourquoi ?

Vis-à-vis de Calciomio, j’ai une image et un rôle à respecter. Si je commence à m’enflammer ou à dire n’importe quoi, je n’aurai plus de crédibilité. Je veux surtout relater les informations de la Serie A et notamment de l’Inter. Twitter est un outils pour dialoguer, récupérer de petites infos, partager, sans tomber dans l’excès.

@nicolas_basse